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Essai  : Tampiiri, une insulte suprême chez les Mossé (2e partie)

19 juin 2020, 16:35, par caca

Une fois merci pour votre courage de partager vos recherches concernant un sujet spécifique qui est le tampiiri dans l’insulte mossis. Dans cette deuxième partie et fin de la démarche, on voit clairement défini l’objectif de la recherche : la quête de l’origine pour un sujet humain.
Sur ce point, vous avez toucher un sujet très sensible dans la tradition mossé qui exige que tout enfant soit reconnu par le géniteur masculin. Autrefois en France, il y avait cette question de l’enfant légitime reconnu par le mari et l’enfant illégitime (l’enfant bâtard). Cependant, au milieu du 20 ème siècle cette manière de reconnaître l’enfant a beaucoup évolué. L’enfant bâtard n’existe plus mais celui illégitime encore. Car dans le droit français de la famille, un enfant dans le cadre du mariage est légitime et tandis que celui né hors mariage serait illégitime. Les enfants nés dans les union libres sont illégitime c’est seul le mariage qui garanti la légitimité de la naissance. Par contre, le droit français de la famille considère désormais l’enfant naturel est toute naissance dont la mère seule le concepteur. Il s’agit d’une relation sexuelle ou le père n’est pas reconnu. C’est à dire l’absence d’inscription de l’acte de naissance. Pour la jurisprudence française, il est naturelle pour femme qui a une relation sexuelle de concevoir et de mettre au monde un être humain. La notion bâtard a été abandonné au profit de l’enfant naturel car ce n’est plus seulement le père aujourd’hui qui lègue l’héritage ou le droit de succession à l’enfant, mais la maman aussi. Dans le droit français actuel, il y a l’enfant légitime, l’enfant illégitime hors mariage et l’enfant naturel. Le bâtard ne renvoi plus à un sujet humain, mais une insulte. Tandis que par rapport au droit burkinabé actuel, le tampiiri existe toujours et cela cause toujours la souffrance aux femmes qui mettent des naissances dont les auteurs ne sont pas reconnus. C’est dire que votre texte est capital de nos jours, et le problème d’origine demeure un enjeu. En plus chez le moaga l’appartenance de l’enfant est du coté de l’homme dont la recherche d’un père légitime l’existence d’une vie. Cela me fait dire que l’injure de tampiiri est un vrai injure de sens. Il faudrait que les femmes burkinabé et en particulier la femme moaga lutte pour cette reconnaissance de l’enfant naturel. Elles doivent faire disparaitre la notion du tampiiri dans le système de lignage. Comme vous le dite si bien aucun enfant n’a demandé à naitre. De ce fait, il ne peut pas être sujet de l’opprobre dans la famille. Dieu faisait bien des choses a permis dans la généalogie de Jésus-christ qu’il y a tous sortes d’Ancêtre. Les ancêtres de Jésus-Christ sont à la fois illégitime et légitime. Il est lui-même un tampiiri, fruit d’une union illégale que saint Joseph a adopté afin de donner une légitimité. C’est par la puissance du Saint-Esprit, qu’il a été conçu dans le ventre de marie.


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