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Décès de la députée Marie Rose Compaoré : Sidiki Aboubacar Wendin Zerbo analyse le système administratif et managérial burkinabè

8 mai 2020, 10:57, par nekrenoma

Bonjour chers internautes. Comme vous, j’ai lu cet article, bien écrit. Toutefois, je ne suis pas convaincu par la véracité des faits rapportés et les conclusions tirées.
Pourquoi ? 1) Il croit d’abord en ce qu’à dit Mme la Ministre de la santé. Celle-ci rapporte que des instructions ont été données et pas exécutées par ses agents. Pourquoi croire que cela est vrai ? Pensez-vous que des agents peuvent sans raisons valables, ne pas exécuter des instructions venant du ministre ? Quelles preuves avez-vous pour croire que cela est vrai ?
2) Quel est ce type de management qui est fait en de telles circonstances, où des instructions sont données très haut, et pas en mesure d’être vérifiées ? En principe, la ministre devrait déléguer ce type d’instructions, dans une chaîne de transmissions de l’information, selon un processus d’aller et retour , afin que l’instructeur initial puisse avoir la réalité d’exécution des instructions. Et puis, on dit souvent, que la confiance n’exclut pas le contrôle. 3) Les déductions qui sont faites, sur des faits non avérés ne peuvent que les rendre caduques. Je ne souscris pas à des généralisations de principe sur le burkinabé :il est ceci, il est cela etc. Tout cela est faux et juste à la fois, mais ce sont des vérités qu’on rencontre partout, sous tous les cieux et pas seulement au Burkina. Moi, j’ai eu la chance de travailler au Burkina, en France, au Mali, au canada, au Ghana etc. Ce sont les mêmes résultats dans tous ces pays. Et les mêmes causes produisent les mêmes effets. L’homme, quelque soit le pays, est un éternel opportuniste. Si des mesures mitigatrices ne sont pas en place, tout opportunité cherche à tirer profit des insuffisances d’un système. C’est pourquoi, je supplie tout un chacun, de modérer toujours ces paroles quand on veut parler des caractéristiques propres à tout un pays. 4) Enfin, je ne suis pas d’accord pour accepter les excuses de la ministre. La gestion d’un pays entier, n’est pas la gestion familiale. Dans une famille, dans une structure plus légère, les erreurs peuvent se pardonner, car le pardon est la base de la vie commune. Par contre, à l’échelle d’un pays, un tel dysfonctionnement d’un ministère ne peut se résoudre par une demande de pardon. Le meilleur pardon, est la démission. Cette démission a pour symbolique de dire : je respecte les burkinabés, je me suis engagé à travailler pour les burkinabés, mais j’ai commis une défaillance, preuve d’une non maîtrise du système. Et comme gérer est prévoir et que le sommet doit toujours donner l’exemple, alors, je n’ai pas été prévoyant et surtout je n’ai pas été exemplaire. Un tel geste aura pour effet de susciter la rigueur pour tous ceux qui viendrait ultérieurement. Le pays sera mieux gérer par la suite, car toute personne appelée à jouer ce rôle, saura que la rigueur, le professionnalisme et le respect de la fonction, priment plus que les prébendes qu’on peut tirer de l’exercice de la fonction ministérielle. J’ai vu des pays, où la faute commise n’atteignait même pas le 1/100 de celle commise par la ministre de la santé, mais les ministres ont démissionné. Finalement, le titre de l’article était attractif, mais son contenu m’a laissé un goût d’inachevé.
La gestion de Roch a commencé dans le népotisme avec la nomination de ZAGRE comme chef de cabinet de la présidence, au mépris de tout le pays, eh bien, je ne suis pas du tout étonné par tout ce qui arrive. Nous devons assumer !


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