CAN 2019 : Paulo Duarte présente ses excuses après l’élimination du Burkina

Le Burkina Faso absent de la 1ère CAN à 24 équipes en Egypte 2019 ? Grosse surprise pour tous ceux qui ont suivi la progression en dents de scie des Etalons ! 2ème en 2013, battu par un petit but à o par le grand Nigéria en 2013, donc 2ème du continent. 3ème en 2017, éliminé en demi-finales par l’Egytpe aux tirs aux buts, match perdu à cause de la suffisance, du manque de concentration et de la naïveté dans une compétition de haut niveau ; rattrapage contre le Ghana battu par 3 buts à 0 dans la petite finale. Et cette année 2019 en phases qualificatives, 3ème d’un groupe dont les qualifiés sont l’Angola et la Mauritanie, un groupe où on s’est mis la pression pour rien, là encore à cause de la suffisance des joueurs qui jouent le match dans leur tête et sur le papier au lieu de se "tuer" sur le terrain ! Acceptons notre défaite avec humilité, objectivité et honnêteté : il n’aurait pas fallu aller à la CAN avec une telle équipe remplie de gens qui s’affichent comme des joueurs de premier plan voire des incontournables au pays, mais évoluant dans de petits clubs où ils peinent à s’imposer comme titulaires. Nous n’avons même pas un joueur de la carrure d’un AUBAMEYANG ou d’un ADEBAYOR et ça fanfaronne !
Qu’on dénonce la désinvolture des joueurs et leur responsabilité : le football d’aujourd’hui produit les résultats d’abord par le mental. Peu importe la possession de balle, si tu n’as pas un mental de gagneur, tu ne gagneras rien. Bien sûr il faut y ajouter la responsabilité de l’entraîneur qui fait ses choix, mais doit composer avec ce dont il dispose : s’il n’y a pas de bonne graine, que peut-il faire ? Il n’a pas pour rôle de susciter les talents (ça c’est le travail des clubs formateurs et de la FBF), mais de les détecter, de les sélectionner et de leur donner leur chance dans la défense des couleurs nationales. Et voilà de toute évidence le défi de la formation : où en sommes-nous aujourd’hui ? Nos cadets étaient parmi les meilleurs du continent il y a encore quelques années, et nos meilleurs résultats sont à l’actif de cette catégorie : 3ème mondial en battant l’Argentine de SAVIOLA (je crois) (en 1999 ou 2001 ?) Championne d’Afrique Cadets avec les Bertrand TRAORE (celui qui s’était révélé en passant en revue toute la défense égyptienne balle au pied au Rwanda) (en 2010 ou 2011 ?)... Depuis, presque plus rien (sauf Seniors : finaliste 2013, 3ème 2017). Seniors : 4ème en 1998 (rappelez-vous cette défaite face à la RDC qui avait effectué une REMONTADA de 4 buts à 1 en 3 minutes, puis tirs aux buts et défaite des nôtres ! Là aussi notre bourreau en demi-finales, c’était qui ? Encore l’Egypte ! Quand on analyse la façon dont nous perdons nos matchs, surtout des matchs capitaux, c’est ahurissant et on continue de reproduire les mêmes erreurs en s’attendant à ce que le résultat change.

Franchement, s’il n’y a pas lieu de se réjouir d’une défaite de l’Equipe Nationale, il y a cependant lieu d’en faire une occasion d’introspection sérieuse et calme. Le but ne serait pas de s’accuser les uns les autres, mais de se regarder en face, de reconnaître la responsabilité collective, de purger la maison de tous les mauvais calculs, de revoir la copie des acteurs, d’écarter de l’environnement de l’Equipe Nationale et des clubs les charognards rapaces sans professionnalisme. Il s’agira aussi de trouver les voies et moyens pour financer notre football : quand on voit la situation de nos clubs, le niveau du championnat est ce qu’il est, et il serait difficile d’en tirer quelque chose pour le haut niveau où la moindre erreur se paie cash... Les Amis, revenons au B.A.BA d’un football qui se veut professionnel et qui aspire à s’imposer au haut niveau continental et mondial.
On a vu l’Allemagne, l’Argentine... échouer lamentablement au Mondial 2018, et actuellement l’Allemagne est en pleine reconstruction en osant virer des joueurs emblématiques comme Thomas MUELLER, BOATENG... Observez les Pays-Bas et l’AJAX, bientôt une terreur européenne. La force de l’Equipe de France, c’est quoi ? La jeunesse ambitieuse qui compte sur une très bonne formation de base. Elle avait la 2ème moyenne d’âge la plus basse au Mondial passé après le NIGERIA (pays africain). France, Pays-Bas, Espagne, Angleterre... : formation de qualité, ce qui contribue à donner un type de jeu assez caractéristique, capable d’inventer de nouveaux systèmes de jeu compris par les joueurs et qui font mal à l’adversaire (sans vraiment étinceler, la France remporte le Mondial avec un système des plus défensifs et des plus écoeurants, mais cela a été efficace). Leur exemple doit nous inspirer à repartir à la formation de base, celle des catégories inférieures, ce qui nous produira bientôt des résultats réguliers. D’un accident de parcours, on se relève en regardant pour l’éviter à l’avenir l’obstacle qui nous a fait trébucher. ALLEZ LES ETALONS ! On reviendra plus fort, et l’Afrique nous sentira de nouveau sous nos meilleurs jours.