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Mémorial Thomas Sankara : La statue géante dévoilée, la machine en marche

3 mars 2019, 12:21, par caca

En psychanalyse, un lapsus est une erreur commise en parlant (lapsus linguae), en écrivant (lapsus calami), par la mémoire (lapsus memoriae) ou par les gestes (lapsus gestuel ou lapsus manus) et qui consiste pour une personne à exprimer autre chose que ce qu’elle avait prévu d’exprimer. C’est au point de vue linguistique de substituer une forme à une autre.
Un autre terme similitude et qui exprime une réalité en psychanalyse est un acte manqué. En effet, un acte manqué est le résultat d’un acte qui a manqué son objectif consciemment visé et qui traduit par là l’expression d’un désir inconscient. L’acte manqué constitue une formation symptomatique, un compromis, signifiant une demi-réussite et un demi-échec apparaissant comme un raté et révélateur d’un conflit inconscient.
En quoi le mémorial de Thomas Sankara mérite une psychanalyse succincte ? Dans le compte rendu de la presse, on peut remarquer un "lapsus" et un "acte manqué" de grande importance dans le rêve et l’idéal de la jeunesse africaine en recherche d’un repère panafricanisme. "Une fois la statue révélée une polémique a commencé à naitre. Surtout sur les réseaux sociaux, une certaine opinion regrette que les traits de Thomas Sankara n’apparaissent pas sur sa statue. L’artiste qui a coordonné sa réalisation, ouvert et humble, a expliqué que la statue géante est faite surtout pour être vue à une certaine distance". Ici, l’erreur de l’artiste montre bien un acte manqué et un lapsus sur l’image de Thomas Sankara. En se trompant les traits de Thomas Sankara, l’auteur exprime un désir inconscient censuré par le subconscient. Ce qui est présenté au public n’est pas un certain Thomas Sankara connu de tous, mais un autre homme voulant prendre l’image de Thomas Sankara d’ailleurs surnommé Thom Sank. Cet échec dans la conception dit beaucoup de chose dans une réalité concrète et l’erreur n’est pas anodine.
Je résume ma remarque en disant simplement que Thomas Sankara ne représente pas un panafricanisme.Il a été simplement un homme d’État avec un certain idéalisme rêver de tous, mais lui-même n’est pas ce que les autres veulent le représenté. D’ailleurs, le mémorial dans son état actuel est ambivalent et une image de mélange qu’on pourrait ajouter l’image de Blaise Compaoré. Puisse qu’on ne sait pas qui est Thomas Sankara.
Pour moi,le panafricanisme est plutôt une œuvre et non un individu. Le fespaco dans son objectif actuel montre bien une œuvre panafricaniste. Il a été conçu par la société civile africaine en 1969 pour promouvoir des films noirs en Afrique dont le Burkina Faso qui aujourd’hui est un succès reconnu dans le monde entier. Les parents spirituel du fespaco était de simples cinéastes, journalistes et le pouvoir politique de l’époque qui n’avait même pas de panafricaniste en eux. C’est pour vous dire que dans l’inconscient collectif africain les gens se trompent de combat. Si nous créons des œuvres africaines bien élaborées et bien faites, le monde reconnaitra notre panafricanisme. Laissez l’âme de Thomas Sankara se reposer en paix et arrêtez de prendre le reste en otage.


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