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Quand Rosine Coulibaly cite Thomas Sankara : « Vous ne pouvez pas accomplir des changements fondamentaux sans une certaine dose de folie... »

24 janvier 2019, 21:14, par Mechtilde Guirma

Vous ne pouvez pas accomplir des changements fondamentaux sans une certaine dose de folie. Dans ce cas précis, cela vient de l’anticonformisme, du courage de tourner le dos aux vieilles formules, du courage d’inventer le futur. Il a fallu les fous d’hier pour que nous soyons capables d’agir avec une extrême clarté aujourd’hui. Je veux être un de ces fous. Nous devons inventer le futur.

Je ne connais pas Mme Rosine Coulibaly particulièrement, je ne l’ai vue pour la première que sur Internet lorsqu’elle a « été appelée en en janvier 2016, de par la volonté de Dieu et du Président du Faso, à servir comme ministre de l’économie, des finances et du développement (MINEFID) ».

Moi je vous crois madame comme tous les autres qui font vos éloges. Pour cela je ne peux pas m’inscrire en faux puisque je n’étais pas sur place pour faire mes propres évaluations, et surtout je ne connais pas les circonstances, ni les conditions selon lesquelles vous avez été engagée. Je ne parle que de ce que je sais et même vécue. Donc si tout le monde vous félicite, pourquoi moi je vais vous déprécier surtout qu’à présent je sais que vous avez « été appelée par la volonté de Dieu ». Seulement (et vous le reconnaissez,
d’ailleurs, d’une autre manière en parlant des grands Esprits qui « ont un but, les autres ont des espoirs »), en tant que chrétien (ou même croyant), nous devons, lorsque nous sommes sollicitées à une mission, nous référer d’abord à cette phrase de l’Évangile :

« Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » (Mt 22, 14).

Il s’agit de la parabole du festin. Le commentateur du jour nous fait remarquer pourquoi les autres n’ont pas été élus ? Parce qu’ils ne portaient pas la tenue de la circonstance. La Mission de l’Église, du Christ Rédempteur, dont chaque chrétien doit être aussi le témoin, est une Mission d’Espoir. Elle sous-entend aussi un but : « La miséricorde de Dieu ». La condition sine qua none est celle du « Notre Père » que nous rabâchons chaque jour : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Mais avant cela, il y a aussi l’espoir du pain quotidien, sous entendu, du vivre heureux, en toute quiétude.

Madame qu’est-ce que votre « dose de folie » a donné de mieux plus que tous ces crimes économiques depuis Sankara : à commencer par les dégagés, les déguerpissements sans dédommagement, les délocalisations préjudiciables à l’éducation des enfants, les confiscations de biens et des terres, les contrats dits de gré à gré, la corruptions, la fermeture des écoles, les destructions des maisons et des biens d’individus et de lieux de culte etc.

Madame, moi je ne vous charge pas, cependant je me pose la question de savoir si « vous aviez su choisir votre habit d’économiste qui vous siérait afin d’être élue ». En d’autres termes, est-ce que la solution par le choix de la « folie » quelque soit sa dose, était meilleure que celle de la sagesse qui conviendrait mieux au milieu et au contexte ou encore celle de la démission ? Ou mieux vos excuses de n’avoir pas pu mener le peuple au bonheur qu’il attendait nonobstant vos compétences et votre bonne volonté. Car tout le monde a des limites mêmes les saints. Il y avait aussi comme sagesse, celle de l’attention et de l’écoute surtout en ce qui se passe ailleurs notamment en France, qui après de long siècles de sévisses et d’exactions, les populations en viennent à découvir et ouvrir enfin les yeux et voient les horreurs du Capitalisme sauvage, qui a pour origine la Révolution française de 1789, avec sa dose de folie meurtrière et qui n’a eu que des buts quelques soient les moyens, y compris celui de « jeter l’eau de bain et le bébé avec », au lieu de l’espoir d’un peuple au départ, qui n’a même pas eu le temps d’avoir ses yeux pour pleurer parce qu’il était déjà six mètres sous terre. C’est dire madame, que le système économique mondial (et c’est écrit noir sur blanc, je puis vous l’affirmer bien que je ne sois pas économiste mais plutôt simple politologue, s’il vous plaît) n’a pas d’éthique.Il ne vise que le but. C’est la loi de la jungle. S’adapte qui peut tant pis pour le canard boiteux. Ils sont purement et simplement éliminés par les crimes économiques qui ne font que générer des conflits. Les guerres font le reste. Moi je n’ai que la foi de l’espoir et de la miséricorde de Dieu.


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