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Burkina : Les Kolgweogos sont-ils conformes au droit constitutionnel ?

12 janvier 2019, 01:47, par Dibi

Vous avez dit SBDC ? Etes-vous un organe de l’Etat républicain ou une association comme les Koglowéogo ?
Qui êtes-vous, Mrs les juristes ? Et si vous êtes nos semblables, c’est-à-dire des gens comme nous, même armés du droit, vous n’êtes pas en dehors des enjeux, représentations socioculturelles et contradictions sociopolitiques qui traversent notre peuple et ses cultures locales.
Et si les Koglowéogo sont une association comme vous semblez le présumer à droit, sont-ils déclarés en Préfectures avec statuts écrits qui en précisent les buts, les membres, les moyens financiers, leurs sources et trésorerie, leur fonctionnement interne (siège, mode de délibération interne, d’adhésion, d’autodissolution...) ?
Admettons comme vous le dites à l’aune de votre science et technique du Droit, une association même déclarée et constituée (au regard du contexte - lutte contre la délinquance rurale et urbaine ?-), peut-elle recevoir délégation express de l’exercice de la violence et du droit légal et légitime de l’Etat, en lieu et place des corps constitués et armés de la République (Police, Gendarmerie et Forces militaires) ?
La réponse à de telles questions est suffisante pour vous effrayer sur la légalité des Koglowéogo et nous rassurer sur leur non-constitutionnalité comme vous le soulignez. Et il faut avoir le courage pour dire que ce qui n’est pas constitutionnel doit être interdit et combattu, même s’il se présente sous des déguisements avenants pour nos dangereux et débilités politiques.
Ancienne institution de contrôle social dans les féodalités mossis qui étaient gangrenées par les inégalités de statuts et de conditions sociales, et donc infestées par des vols endémiques, ce service d’ordre est resté historiquement circonscrit à l’espace moaga. Et c’est seulement l’incompétence et la démission de l’Etat contemporain face à l’exercice de ses missions régaliennes d’encadrement sécuritaire de la nation, qui pousse nos petits politiciens gérants d’affaires néocoloniales à ressusciter les Koglowéogo ; cette institution ethnique surannée et anachronique dans le cadre d’une nation pluriculturelle qu’est le Burkina-Faso.
Et nous savons par expérience que dans les néo-colonies, les petits politiciens de peu de crédit, manipulateurs et potentiellement criminels, pour les besoins de leur carrière, n’hésitent jamais à faire de l’ethnicisme et de l’ethnie, une arme de destruction massive. Et ce d’autant plus facilement que, de nos jours, l’impérialisme-prédateur occidental, pour le contrôle-destruction de certaines nations, n’opère plus par des coups d’Etat, mais s’appuie dorénavant sur des rébellions ethniques portées par des politiciens véreux qui s’érigent en chefs de guerre dont notre continent fourmille de nombreux exemples.
Aussi, pour éviter que des feux violents n’emportent la savane, évitons de préparer le terrain à tous ces vautours en constituant et en acceptant l’existence de milices ethniques de types Koglowéogo.
Appelons d’urgence à leur dissolution ! Notre avenir commun l’exige !
Na an lara, an sara !
La Patrie ou la mort !


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