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Burkina : foncier urbain, déguerpissement inhumain ou soupirs au bout de la vie

7 décembre 2018, 05:39, par Atrap Le Moize

Je suis d’avis avec vous sur plusieurs points de votre écrit. Les images de cette destruction de maisons dites construites en zones non autorisées m’ont fendu le cœur. Dans un pays aussi pauvres que le notre, on ne peut au nom de quoi que ce soit détruire de tels habitats qui parfois ont coûté à leurs occupants des prêts bancaires qui sont pour certains toujours en cours de recouvrement. Vous avez bien illustré votre propos en prenant l’exemple du Brésil qui est un grand pays développé et où existent des favelas et de la Chine où des gens vivent dans une précarité. On ne peut pas se permettre de détruire sans états d’âme le peu que ces gens ont pour s’abriter. Il nous faut faire preuve de plus de compassion envers les plus démunis, même quand la loi nous donne le droit de poser de tels actes. Ces maisons construites en matériaux définitifs ne peuvent être ainsi terrassées sans que cela n’impacte négativement sur le plan social les personnes qui en sont victimes. Ce qu’il faut, c’est de ne pas arrêter les lotissements tout en prenant des dispositions pour informatiser les attributions afin que les parcelles ne soient pas immédiatement revendues et que les mêmes nouveaux attributaires se retirent encore dans d’autres zones pour les occuper illégalement. Ce sont ces comportements devenus un business qu’il faut éradiquer. Moi j’habite aujourd’hui dans une maison à plusieurs niveaux après plus de 30 ans de travail mais à d’autres moments de ma vie, j’ai aussi connu de telles conditions de logement précaire. Je joins donc ma parole et mon ressentiment à celui de monsieur Lalsaga pour appeler nos autorités à plus d’humanisme car ce n’est pas tout ce que la loi autorise qui est bon à faire. Les meilleurs gestionnaires des sociétés humaines se doivent d’être avant tout humains, qualité intrinsèque sans laquelle selon moi, on ne peut prétendre administrer nos sociétés pauvres, fragiles et démunies.
Merci à vous monsieur Lalsaga Emile pour ce cri de cœur que je partage pleinement. Je demande aux autorités de surseoir à de telles pratiques et de rechercher de façon consensuelles une formule, meilleure et perenne pour amener l’ordre dans nos cités. Quant aux déguerpis, je vous souhaite beaucoup de courage et de résilience.


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