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Bobo-Dioulasso : Un présumé criminel pris dans les filets de la police

11 juillet 2018, 12:12, par SOME

il y a trois aspects a aborder cette tragique evenement. D’abord la facon dont a été traité cet evenement par le journaliste. Je constate que l’on ne met plus un bandeau aux yeux de criminels ou presumes tels ou tout accuses ou pretendus accusés etc. On le faisait par mimetisme ou pour eviter toute accusation de diffamation, atteintes a la dignite, droits de l’homme etc et ce qu’on veut. Bref ! Mais on leur met maintenant des lunettes noires : ce qui est deja une avancée et un bon compromis acceptable. Car pour moi en afrique quand on a un accusé on le fait connaitre qu’on le corrige ou on fasse attention. Peut etre meme que le fait de le faire connaitre des gens viendront le defendre parce qu’on le connait. etc. C’est dire qu’on doit arreter de singer l’europeen pour faire moderne et droits de l’homme.

je constate aussi que le journalisme a donné l’identité de la victime (ce qui n’est pas mauvais) mais evite de donner le nom de l’incriminé, sinon par des initiales (meme si dans la suite de son ecrit, il ne fait reference a la victime que par ses initiales). Pourquoi cette difference de traitement ? Est ce parce qu’elle est morte ? Elle ne peut pas vous attaquer en justice : n’est-elle pas victime une deuxieme fois ? Nous voulons les identites de criminels. vous en donnez deja une photo.... alors !!!

l’autre aspect, c’est dans les interventions des uns et des autres : peine de mort, condamnation de l’adultere, etc. mais nous omettons de placer ces comportements et evenements dans leur contexte. Ceux qui condamnent le monsieur de profiter de cette dame auraient été les premiers a coucher avec elle s’ils se trouvaient dans cette situation. Les hommes d’aujourd’hui sont les premiers a bafouer ce qu’ils appellent la morale et vont venir se presenter comme etant des gens bien sur lefaso.net. Il est dit qu’elle etait enceinte de son mari qu’elle avait fui suite a une dispute ; c’est naturel. Elle s’est confiée a un ami (est ce un parent ? ou juste une connaissance ?). Cet ami a profité de la desolation et de la faiblesse psychologique de la dame qui ne demandait que du soutien pour coucher avec elle : qui est a condamner ? De plus il couchait avec une femme deja enceinte !!! Et en plus la femme de quelqu’un qu’il connait peut etre.

avoir quitté son mari apres une dispute c’est chose courante, d’autant plus que les humeurs, la faiblesse, la desolation et le desarroi d’une femme en grossesse, on le sait. En profiter pour la detourner ou pour abuser d’elle, où, de quel coté se trouve la morale ? Qui est la vraie victime ? Qui vous dit qu’elle le faisait de son plein gré ; elle etait demunie affectivement et probablement demunie financierement a un moment elle en a le plus besoin. et avec un monsieur qui peut etre lui faisait des avances car il avait compris la situation. Elle a voulu retourner avec son mari, preuve que ce n’etait qu’une situation passagere de sauts d’humeur d’une femme, en plus enceinte. Au lieu de s’emballer dans des condamnations moralisatrices, nous les hommes nous devons nous poser les vraies questions de nos comportements MASCULINS envers les femmes en general et surtout quel est le vrai sort de la femme africaine en particulier ? etc.

au dela cet evenement se pose (à partir de l’identite de la victime) un gros probleme : la question de l’orpaillage sauvage et son impact social dans nos societes en transition. Cette question est d’autant plus criarde dans la region du sud-ouest avec leur conception vis à vis de l’or et surtout de la gestion des terres et de l’occupation des sols et aussi entre autres avec la question des lotissements. Ces questions ont destructuré entierement de fond en comble la société dagara avec l’argent de l’or et la perte des terres... Allez voir la catastrophe sociale a Dissin, Dano, Gaoua, Diebougou et le moindre petit recoin de la region. Je ne parle meme pas de la catastrophe sur l’environnement. Le probleme n’est pas localisé a cette region seulement, mais leurs effets me semblent un concentré representatif. Et cela se passe devant le regard indifferent des fils et filles de la region, quand eux eux-memes ils n’ont pas joué pour le renforcer.

Il n’est etonnant que les parents de la victime ne sachent meme pas ou etait leur fille car la desolation et desintegration sociale est telle que plus aucun chef de famille ne controle plus rien dans sa famille. Plus personne en sait qui fait quoi, qui est où et avec qui : du petit gamin au pere de famille ou meme mere de famille. Il n’y a plus de famille, qui est pourtant le fondement meme dans l’organisation de la societe dagara. Pour moi au dela de ces drames divers, c’est l’irresponsabilité des intellectuels et dirigeants devant les changements sociaux ddans des societes en transition sanas aucune preparation pour les affronter. C’est là où l’afrique sera achevée alors qu’elle a su resister meme a l’esclavage et a la colonisation pendant des siecles. Alors ressaisissons-nous et revenons aux fondamentaux de nos responsabilites chacun a son niveau.
SOME


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