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Burkina : Le gouvernement autorise le ministre en charge des finances à recruter un personnel d’appoint pour assurer la continuité du service

19 juin 2018, 11:54, par Ka

Je demande aux internautes qui interviennent à ce débat, et qui ne connaissent pas l’histoire de la lutte des classes de notre pays, s’abstiennent de polémiquer ou de dénigrer égoïstement. Si vous lisez attentivement la conclusion du conseil des ministres : ‘’’ce n’est qu’une proposition en cours, dont les grévistes ont le choix de réfléchir deux fois ou pas.’’’ En tout cas, avec cette proposition a madame le ministre de recruter les volontaires pour assurer le service minimum, est de dire aux grévistes que le dialogue est ouverte et possible.

Aucune personne qui a connu la Haute-Volta au Burkina- Faso, ne peut nier avec ce qui se passe, que toute lutte de classe reste une lutte politique. Et la lutte de classe est une force motrice de développement de la société divisée en classe antagonistes. Qu’il soit Maurice Yamégo le père de notre indépendance, que ça soit Thomas Sankara avec sa révolution inachevée, a Roch Kaboré, ils savent que la lutte des classes a toujours exister légitimement dans notre pays, entre exploiteurs et exploités.

Aujourdhui, la donne a changé, car lutter individuellement comme fait le syndicat des finances sans le central syndicale du pays, ne peut déboucher sur la moindre victoire de leur part, pour la simple raison que l’état Burkinabé, même s’il joue le jeu, il est plus puissant et dispose légitiment les moyens efficaces de pression comme cette proposition, ou bientôt des menaces verbales avec le soutien du peuple qui n’aime pas les grèves avec raison, et surtout un centrale syndicale Burkinabé divisé dont son responsable nationale s’abstient. L’état Burkinabé peut sauter la barre haute en faisant des coupures de salaire, suspension, et même des licenciements avec légitime, étant le patron et que rien ne fonctionne, ou produit.

Et quand on dit que la lutte syndicale dans notre pays n’est plus vive, c’est ce qui se passe maintenant : Comme le silence du responsable du central des syndicats du pays depuis son retour de Genève, avec bonnes connaissances des règles et des conventions des organismes internationaux comme l’OIT et le BIT. Le constat que cette vitalité de notre syndicat n’est plus vive, se vérifie en ce moment, car le plus grand nombre des membres syndiqués, ont compris qu’ils sont exploités par leurs responsables au grande gueule pour leurs intérêts personnels que ceux d’une classe qui luttent pour leurs intérêts naturels. L’état Burkinabé a comprit ce manœuvre des responsables syndicaux du ministre des finances, qu’ils ne revendiquent pas vraiment le droit pour tous, mais pour des privilégiés, ce vide laisse l’état agir légitiment son droit de veto.

Pour que les responsables syndicaux reprennent les choses en main, c’est de reconnaître qu’actuellement ils sont eux-mêmes exploités par l’état dans la mesure qu’ils luttent individuellement sans le central syndicale du Burkina, ou les 50% du peuple. Il est temps que les responsables syndicaux des finances aient la volonté politique de mettre fin à cette exploitation en s’organisant pour lutter avec le central syndicale, et ne pas laisser passer la proposition du gouvernement d’embaucher à leur place des volontaires qui seront par la suite des titulaires en part entière.

Ma conclusion en tant qu’un vieux routier de l’histoire de la vitalité syndicale de notre pays, c’est dire aux grévistes d’avoir le courage de reprendre le travail à la minute même, et ouvrir une porte de dialogue avec leur employeur en travaillant. Surtout ne pas laisser la proposition des volontaires à leurs places, ce piège visible du gouvernement, vous fera perdre.


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