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Campagne agricole 2017-2018 : Un déficit céréalier de 477 000 tonnes

8 mai 2018, 06:36, par Un fils de Solenzo

J’ai une proposition à faire au pouvoir MPP ; ma proposition pourrait evidemment être utilisée par le prochain pouvoir si toutefois le baobab MPP venait à tomber en 2020.
Il faut avoir le courage politique de zapper sur la culture du coton pour les 5 prochaines années. Le gouvernement peut le faire en ayant les choix suivants :
. soit décider d’interdire la culture du coton temporairement (pour les 5 années à venir) afin de permettre au pays d’atteindre l’auto-suffisance alimentaire,
. soit imposer une taxe sur la culture du coton (pour décourager les cotonculteurs).
Il ya plusieurs avantages en cela. Je pourrais citer ceux-ci
1- manger à sa faim est un droit reconnu par notre constitution (le droit à bien manger) par contre celui de la culture du coton ne l’est pas.
2- les paysans ne réduiront plus les surfaces/terres cultivables au profit de la culture du coton étant donné que tant que la culture du coton sera acceptée et encouragée beaucoup de paysans n’auront pas le choix que de cultiver le coton car pensent que c’est ça qui les sortira de leur extrême pauvreté. Il est à noter que les paysans doivent comprendre qu’ils ont le devoir de produire suffisamment pour nourrir toute la population Burkinabé au même titre qu’un douanier est obligé de récolter les impôts aux frontières.
3- l’on pourrait imposer/créer une taxe sur la culture du coton pour encourager les paysans à aller vers les cultures vivrières. Je pense que les paysans ne paient pas l’impôt parce qu’on suppose qu’ils travaillent pour nourrir les autres populations. Autrement dit si c’eet pour remplir sa poche (et c’est ça la réalité) il n’ya pas de raison que le cotonculteur ne paie pas d’impôts.
4- ne me dites pas que le coton est une rentrée de devises pour le pays. Dieu aime tellement le Burkina qu’Il nous a donné l’or. D’ailleurs les retombées de l’exploitation minière ont dépassé de loin celles du coton. L’or est comme une substance qui vient substituer le coton et c’est à nous d’etre suffisamment intelligents pour le comprendre. Les Gouvernement avant Blaise n’ont pas bénéficier de la rente aurifère, en tout ça pas autant qu’aujourd’hui. Aussi les exploitants miniers paient une taxe sur l’environnement tandis sur les sociétés d’exploitation du coton ne la paient pas ; ça c’est déjà injuste !
5- nous développerons notre agriculture rudimentaire. Jusqu’à présent à ce que je sache, ceux pour qui nous sacrifions nos terres ne nous aident point à améliorer la culture du coton. La culture du coton n’est toujours pas modernisée après plus de 70 ans son introduction dans notre pays, pas d’usines de transformations utilitaires (les usines d’égrainage sont implantées chez nous à cause de leurs méfaits sur la santé des populations, pollution et maladies pulmonaires/respiratoires à long terme) telles que les unités de transformation du textile. Au finish nous ne gagnons rien dans la culture du coton comparée à ce que nous perdons (appauvrissement de nos terres, investissement intellectuel pour améliorer les espèces cotonnières au détriment des semences nourricières, corruption et spoliation des paysans au cours des opérations de vente des intrants et du coton lui même).
6- nous saurons réellement si la culture du coton nous arrange. Rappelons nous que historiquement la culture du coton a été introduite et imposée par le colon. Nous devrons faire une pose pour faire une auto-critique et critique de notre investissement en tant que pays dans la culture du coton.


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