Mahamadou ZONGO, Ambassadeur du Burkina en Côte d’Ivoire : « Je réaffirme que la carte consulaire est biométrique »

Je crois effectivement qu’il faut laisser cette histoire de Chefferie de côté et miser sur les délégués élus. Je ne sais pas dans un pays où tous les Burkinabè sont dans une terre d’accueil et ne sont pas des autochtones, comment on peut parler de chef des Burkinabè. Et si chaque ethnie désignait un chef dans chaque contrée ou village en Côte d’ivoire. Qu’est-ce que ça donnerait. Un naaba a avant tout une connotation et une valeur ethnique que ne partagent pas tous les Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur. Et comme vous l’avez dit, au Burkina, chaque chef a une entité territoriale et personne ne peut prétendre avoir un autorité sur le territoire de l’autre. Encore faut-il souligner qu’il s’agit d’une autorité coutumière et culturelle. Je ne suis pas mossi. Le dernier de mon village s’il se rend à Ouaga, il n’ira pas se prosterner devant le Mogho Naba car il ne reconnait pas le Mogho naaba comme son chef. Je crois que le Mogho Naba ne peut prétendre que le dernier de mon village est un de ses sujets. Même si le Mogho Naba se rend dans mon village, il sera accueilli dans l’hospitalité africaine ,mais personne ne se prosternera devant lui. C’est dire que la chefferie mossi a ses limites, même à l’intérieur du Burkina, n’en parlons pas à l’étranger où les règles deviennent plus problématiques. En quoi et pourquoi le chef d’une communauté ethnique en CI peut-il prétendre être le chef de tous les Burkinabè alors que même au Burkina Faso ce n’est pas le cas. Laissez les communautés ethniques gérer leur questions de chefferies sans interférence sous peine de créer des problèmes plus que des solutions. Non seulement établir des règles pose problèmes, mais même si vous en étalissez, leur application causera problème. Même là où il y a 2, 3 chefs, ne vous y mêlez pas mais collaborez avec tout le monde en tant que burkinabè.