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Développement : L’Union africaine des ONGs de développement veut jouer pleinement sa partition

18 février 2018, 00:42, par KONE

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Cette note revient sur les difficultés à surmonter avant de parvenir à l’intégration. Le bilan de l’intégration ainsi que les facteurs qui l’ont freiné montrent qu’il faut rester optimiste tout en adoptant une approche moins ambitieuse mais plus pratique. L’intégration ne peut être obtenue en adoptant seulement des programmes politiques ou la situation économique. L’Afrique doit s’unir pour renforcer sa présence sur la scène internationale et répondre aux besoins de sa population en instaurant une croissance solidaire en vue d’une redistribution des fruits de la croissance.

L’intégration régionale du continent a été rêvée par bon nombre de dirigeants africains et a donné lieu à la création en 1963 de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et la Banque Africaine de Développement (BAD. Cet engagement a été réitéré plus tard dans le Plan d’action de Lagos de 1980 et, par la suite, dans le Traité d’Abuja de 1991 qui envisage, à terme, la création de la Communauté Economique Africaine (CEA). D’autres initiatives, notamment, l’harmonisation des législations commerciales à travers le continent ont contribué à améliorer le climat des échanges et des investissements. Cependant, malgré ces acquis, le processus d’intégration demeure confronté à de nombreux défis. L’évaluation continue des progrès en matière d’intégration en Afrique est essentielle pour comprendre et identifier les forces et les faiblesses des interventions menées et contribuer à construire l’avenir grâce aux enseignements tirés de l’expérience. Au fil des ans, les autres institutions créées dans différentes régions n’ont pas contribué significativement à l’accroissement du commerce entre pays africains. En plus de l’objectif politique d’unité continentale, les dirigeants africains ont également poursuivi leurs efforts d’intégration régionale en vue de surmonter trois obstacles fondamentaux au développement : la petite taille des économies, l’absence de complémentarités structurelles et la dépendance vis-à-vis des importations.

L’intégration régionale est alors perçue comme offrant des possibilités d’expansion du marché, de réalisation d’économies d’échelle et de diversification de la base économique. C’est ainsi que des accords de coopération et d’intégration économique ont été conclus pour la mise en place de marchés sous-régionaux protégés offrant un espace économique élargi pour les facteurs de production et les échanges.

Alors que l’on comprend mieux aujourd’hui la nécessité de l’intégration régionale et les raisons des échecs passés, de nouveaux efforts visent à resserrer les liens économiques et politiques entre les nombreux pays du continent. Dans un tel contexte, la convergence des politiques macroéconomiques et l’intégration monétaire et financière au sein des Communautés Economiques Régionales (CER) s’avèrent nécessaires pour l’efficience des zones d’intégration régionales. L’élargissement du marché est considéré comme la force motrice d’une zone d’intégration, étant donné que les marchés nationaux sont souvent dans l’incapacité d’assurer, à eux seuls, la taille nécessaire à l’exploitation des économies d’échelle et la spécialisation. Par ailleurs, la libéralisation des échanges à l’intérieur d’une zone d’intégration régionale oblige les entreprises à affronter la compétition, à réduire leurs coûts et à améliorer leur productivité.

L’intégration régionale a des retombées technologiques conduisant à des gains de productivité et à une réduction des coûts de production, ce qui favorise l’accumulation des facteurs. En termes d’efficience et d’accumulation, l’intégration économique régionale peut contribuer à la croissance économique et permettre à l’Afrique de s’intégrer à l’économie mondiale selon deux modalités qui ont progressivement gommé leurs oppositions initiales.

L’option multilatérale qui est la voie la directe, et la régionalisation étant une forme indirecte moins protectionniste, plus ouverte sur l’extérieur. La seconde option fait de l’espace économique régional une construction institutionnelle intermédiaire au niveau d’une communauté d’Etats.

L’objectif de ce papier est de savoir si l’intégration régionale peut faciliter la relance économique en Afrique. Explicitement : Quels sont les principales difficultés à surmonter avant de parvenir à l’intégration ? Quel bilan peut-on tirer de l’intégration régionale en Afrique ? Quelles approches doit-on adopter pour les nouvelles initiatives d’intégration en Afrique ?

1 LES OBSTACLES A L’INTEGRATION REGIONALE
L’objectif de cette section est de mettre en exergue les principales barrières vers l’intégration économique régionale qui fait référence au niveau de coordination des prix sur des marchés séparés par une distance physique. Deux raisons principales justifient cette démarche d’intégration : l’accès au marché et les économies d’échelle. Au rang des entraves à l’intégration, nous pouvons citer l’insuffisance des infrastructures et la faiblesse des institutions sous-régionales, les défauts de coordination entre les secteurs public et privé et la mauvaise gouvernance.

1.1 LES INFRASTRUCTURES ET LES INSTITUTIONS SOUS-REGIONALES
Durant les trente dernières années, les pays africains se sont efforcés de mettre en place des mécanismes d’intégration régionale pour accélérer le développement économique.

1.1.1 LES INFRASTRUCTURES
La mondialisation et l’intégration régionale nécessitent une infrastructure régionale efficace pour élargir et intégrer les marchés, réaliser des économies d’échelle, encourager la participation du secteur privé et attirer les Investissements Directs Etrangers (IDE). Malgré les efforts entrepris pour intégrer les transports, le système de communication et l’énergie, certaines lacunes subsistent au niveau des différentes Communautés Economiques Régionales (CER) d’Afrique, ce qui accroît le coût des échanges commerciaux et freine la mobilité des facteurs de production, ainsi que la compétitivité. D’où la nécessité de mettre en place des systèmes d’infrastructure sûrs, fiables, efficaces, abordables et respectueux de l’environnement. De plus, les CER devraient aider les pays les moins avancés et les plus enclavés à devenir compétitifs sur les marchés régionaux et internationaux.
Pour cela, les gouvernements doivent axer leurs efforts sur les politiques et les réglementations visant le suivi des performances et la libéralisation de l’accès aux marchés des services d’infrastructure. Aujourd’hui, les voies de communication sont insuffisantes et le réseau africain très disloqué.


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