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11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

12 décembre 2017, 17:14, par Africa

Il faut se féliciter de la beauté des tissus Faso danfani, de l’élégance vestimentaires de ceux et celles qui les portaient. Je revois ce voyant de sable du gulmu ci-haut et ses jeunes femmes élégantes et de grande noblesse ; je revois aussi ces jeunes femmes dioula en Faso danfani terminé d’une coiffe originale de guirlandes aux couleurs nationales ; c’était magnifique et cela provoque un sursaut de patriotisme en chacun de nous, surtout en ce grand jour de notre histoire commune.
Ceci m’amène à donner ma part de témoignage et d’interrogations par rapport au tissu communément appelé " Liliou pendé" en langue mooré, exhibé lors du défilé des trois principales ethnies du pays selon le présentateur. Cette étoffe est-elle vraiment voltaïque (burkinabè) ? D’où vient-elle et comment s’est-elle imposée comme un symbole national décorant palais, salles de réunions où de conférences et souvent considérée dans l’imaginaire populaire comme une étoffe traditionnelle de chez nous ?
Hé bien ! "Liliou pendé" n’est pas voltaïque ni de conception, ni de fabrication. "Liliou pendé" est un produit de l’Afrique Occidentale Française (AOF), fabriqué par l’usine textile de Ségou au Soudan Français (actuel Mali). Il fut distribué dans toutes les colonies de l’AOF notamment en Haute-Volta actuel BURKINA FASO. Lorsque les dirigeants politiques adoptèrent le drapeau national " Noir-Blanc-Rouge", "Liliou Pendé" a gagné un surcroît d’intérêt en tant que représentation artistique de notre emblème national avec une hirondelle blanche, messagère de la paix. Les femmes défilèrent fièrement le 11 décembre, coiffées ou vêtues de marinières confectionnées avec un mélange de cette étoffe qui symbolise désormais la fière Volta de nos aïeux.
Depuis le 4 Août 1984, le pays est devenu BURKINA FASO ; le drapeau national : rouge sang, vert foncé et une étoile d’or à 5 cinq branches. Que représente aujourd’hui "Liliou pendé" dans notre subconscient national ? Ne devrions-nous pas imaginer une création artistique nouvelle aux couleurs du Faso ? Le Ghana l’a reussi en bandes d’écharpe très prisées par les touristes ; la Côte d’Ivoire en couverture de noblesse, etc..
Nous ne pouvons pas continuer de faire prévaloir "Liliou pendé" comme un patrimoine culturel national sur la seule base du fait colonial. "Liliou pendé" appartient à l’histoire de l’AOF comme le vélo-soles ou le camion T45.


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