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Burkina Faso : Blaise Compaoré dément tout lien avec les jihadistes

18 novembre 2017, 15:05, par yelmion

Bonne sortie de Blaise Compaoré ! Il a raison de réagir. Continuer à se taire sur toutes les accusations portées contre lui n’est plus productif. Surtout lorsque ces accusations viennent de Roch. De tous ses anciens collaborateurs, Roch est le plus mal placé pour le critiquer. D’abord, depuis 1987, Roch a occupé sous la présidence de Blaise, tous les prestigieux postes qu’un homme politique puisse occuper à part celui de chef de l’Etat : il a été ministre, premier ministre, président de l’Assemblée Nationale. Ensuite, il a soutenu toutes les modifications de la Constitution y compris celle de l’article 37 en déclarant haut et fort que ne pas la permettre est anti démocratique. Comme tous les autres ténors actuels du MPP, il s’est considérablement enrichi et n’avait jamais émis la moindre protestation ou désapprobation sur les nombreux crimes économiques (il en a lui-même commis) et surtout de sang perpétrés pendant le long règne de Blaise Compaoré. Comme eux, il n’avait jamais désapprouvé ou dénoncé la présence de responsables d’organisations islamistes sur le sol burkinabè. Il a au contraire participé et donné sa caution morale en tant que Président de l’Assemblée Nationale à toutes les négociations que Blaise Compaoré avait entreprises avec eux. Sur Thomas Sankara, il suffit de lui rappeler ce que Simon Compaoré et lui-même ont dit au lendemain du 15 octobre 1987. C’est vrai que celui qui n’a pas connu l’époque de Thomas Sankara ne peut pas savoir ce que le peuple a connu sous cette fameuse révolution : liquidations physiques pour propos ou comportements contre révolutionnaires. L’officier de gendarmerie Nézien Badembié, les officiers militaires Somé Yorian Gabriel, Fidèle Guébré et bien d’autres officiers et hommes de rang ont été liquidés comme des chiens pour ces motifs. Certains, à la suite de procès expéditifs, n’ont pas échappé à ce sort. On n’oublie pas les licenciements massifs de fonctionnaires (plus de 3 000 enseignants), les nombreux dégagements, révocations, mises à la retraite d’office prononcés à l’issue de chaque conseil des ministres et créé tant de drames dans les familles. Les exactions de toutes sortes commises par les fameux Comités de Défense de la Révolution (CDR) sur les populations viennent compléter ce tableau de terreur qu’on a vécue à cette époque. A l’université, Sankara Bénéwindé, responsable CDR, faisait régner la terreur parmi les enseignants et les étudiants. Et c’est ce type qui se présente aujourd’hui en défenseur des droits de l’homme ?
Alors, Thomas Sankara était il fou ? je n’en sais rien. Mais, dictateur, assurément ! Si c’est Blaise Compaoré qui avait été éliminé en 1987, je ne sais pas ce que le Burkina Faso serait devenu. Une Corée du Nord ? Je n’ose pas y penser. Encore que... vu ce qui se passe actuellement avec le MPP... Si donc on exige justice pour Thomas Sankara, on devrait l’exiger aussi pour tous ceux qu’il a tués. Quant à Blaise Compaoré, Diendéré Gilbert et Bassolé Djibril, ils ont désormais intérêt à parler et même à dénoncer. Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré dit boîte noire ont commencé à le faire. Ils devraient le faire davantage au lieu de se taire et d’accepter tout seuls des responsabilités qui sont pour le moins partagées et permettre à certains de faire croire qu’ils sont des saints.


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