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Foire de réactions sur la sortie de Tahirou Barry sur BF1 : « Les périls de l’essentialisation » selon Assétou Diallo

16 novembre 2017, 22:16, par Africa

La doctorante Asseta Diallo a fait une contribution intellectuelle de très haut niveau qui aurait mérité des apports tout aussi substantiels. Hélas, dans le Burkina d’aujourd’hui, nous assistons à une altération de la pensée féconde sur des sujets aussi essentiels.
Ceux qui parlent des peulhs connaissent-ils vraiment de qui ils parlent ? Savent-ils qu’ils s’adressent à un ensemble humain qui, de Dakar à Djibouti, de Djibouti au Cap, forme l’une des plus grandes civilisations qui ait traversé les âges ? Et que dire des grands panafricanistes comme Ousmane Dan Fodio qui voulut construire un Etat fédéral Ouest Africain, Elhaj Oumar Sékou Tall, grand résistant à la pénétration coloniale et j’en passe.
Savent-ils que dès la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en Mai 1963 devenue Union Africaine, la langue peulh, le foulfouldé, a été choisie comme l’une des trois langues officielles africaines du continent ? Ce qui veut dire que le foulfouldé est un patrimoine culturel commun de l’Afrique et que tout africain devrait l’apprendre. Au lieu qu’au Burkina nous soyons fiers que la deuxième composante ethnique du pays soit ainsi honnorée et nous inciter à nous imprégner des valeurs positives de celle-ci, certains préfèrent la brocarder. Le rêve est plutôt de danser tous du Warba et ignorer le Deké Deké de Dicko fils, le goumbé de l’ouest et que sais-je encore ? Quel repli sur soi pour notre grand pays qui a génèré tant de fils aux grandes pensées panafricanistes (Ouezzin COULIBALY, Maurice Yaméogo, Pr Joseph Ki-Zerbo, Philippe Zinda Kaboré, Sangoulé Lamizana, Thomas Sankara, etc..).
Pour ma part, j’ai fait une partie de mon adolescence dans un milieu peulh et je peux témoigner que ce qui m’a frappé c’est cet esprit de grandeur, ce sens élevé de l’honneur et de la dignité chez les peulhs de toute condition sociale. Ils sont immensément cultivés grâce à la formation reçue des parents qui apprennent aux enfants les bonnes leçons de vie, l’histoire, l’évolution des sociétés, la capacité à observer autour de soi, la propreté et la discrétion. La doctorante Asseta Diallo nous le rappelle d’ailleurs avec tact et brio : "le seul déterminant de notre comportement social et politique demeure l’éducation reçue. La faillite morale n’a ni ethnie, ni race, ni couleur. "
Les patriotes de tout bord doivent se donner la main pour combattre fermement tous les ethno- régionalistes qui sont un danger réel pour l’unité et la cohésion du peuple burkinabè.


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