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Me Paul Kéré au Chat noir du Nayala et au MPP : « Il n’appartient pas à Emile Paré de « décréter » à Zéphirin Diabré, les partis qu’il doit « fréquenter » ou coaliser »

7 novembre 2017, 15:14, par Paul Kéré, auteur de l’article : Droit de Réponse à l’internaute dont le (...)

Chers forumistes, il n’est pas dans mes habitudes de répondre aux forumistes parce que lorsque je veux m’exprimer, je le fais à visage découvert avec signature de mon article et de ma photo. Il n’en est pas de même de l’internaute dont le pseudonyme est "Ka". Je suis conscient de ce à quoi je m’expose lorsque je manifeste mon droit constitutionnel de liberté d’expression. Mais tout de même, je ne peux pas laisser ce forumiste que je ne connais pas débiter de telles absurdités. J’ai toujours été contre la modification de l’article 37 et je l’avais exprimé dans un article en son temps.
Afin de prendre tous les forumistes à témoin et en guise de droit de réponse à ce forumiste "Ka", voici, pour la troisième fois consécutive en réponse à ce "Ka" social, l’article que j’avais écrit en son temps pour m’opposer à la révision de l’article 37 de notre Constitution. En son temps, cela m’avait valu des réprimandes de la part de certains amis et, finalement, l’histoire de notre peuple m’a donné raison. Désormais, je laisse le soin aux forumistes de se charger du jugement de ce "Ka" qui raconte des inepties. Dégustez plutôt !

"SANS « LOUVOIEMENT », IL FAUT GARDER L’ARTICLE 37 EN L’ETAT !

Aux termes des conclusions du Conseil Consultatif sur les Réformes Politiques (CCRP) au Burkina Faso, le Président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir par l’avènement du 15 octobre 1987 avait, à la veille de la tenue des travaux de ce CCRP mis en place à la suite des mutineries de mars 2011, fait la promesse que les questions discutées qui n’auraient pas trouvé de consensus entre les participants devraient demeurer en l’état....
Cependant, le Chef de l’Etat Burkinabè, qui avait pris acte, après le dépôt du rapport de l’absence de consensus sur la modification de l’article 37 de la Constitution a, aussitôt, annoncé que « les discussions se poursuivraient… », sans que personne ne puisse dire, à l’heure actuelle, aux encablures de l’échéance de 2015, quelle est la position ferme et définitive du Président du Faso sur le sujet. C’est pourquoi les propos du Président du Faso ont été diversement interprétés par divers commentateurs et acteurs de la vie politique Burkinabè. Le débat qui s’est installé depuis lors n’est pourtant pas dénué de tout intérêt tant il comporte des enjeux majeurs pour l’avenir de notre jeune démocratie et de la politique de notre pays.
Le cas échéant, si la révision de l’article 37 devait intervenir par voie référendaire ou parlementaire, l’entorse aux dispositions constitutionnelles dudit article 37 pourrait se révéler, si l’on n’y prend garde, une erreur politique irréparable et fatale à ceux qui en prendraient l’initiative.
C’est pourquoi, à l’instar de Monsieur Adama FOFANA, et conformément à la bienveillance à la sagesse et à la prudence habituelles du Président du Faso, il convient de s’abstenir de commenter un fait qui n’est pas réalisé et de souhaiter, en tant que citoyen que « le mandataire du peuple respecte les termes du contrat sur la base desquels le peuple mandant l’a élu ».
En réalité quelle est la position juridique incontournable ? Aux termes de l’article 36 de la Constitution dont l’importance capitale est d’ailleurs totalement passée sous silence par les divers commentateurs, « Le Président du Faso est le Chef de l’Etat.
Il veille au respect de la Constitution.
Il fixe les grandes orientations de la politique de l’Etat.
Il incarne et assure l’unité nationale.
Il est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’Etat, du respect des accords et des traités ».
A la lecture de l’article 36, chaque citoyen burkinabè doit se rendre à l’évidence et ce, quelle que soit d’ailleurs son appartenance partisane que c’est le Président du Faso lui-même qui doit « veiller au respect de la Constitution ». Par conséquent, personne n’a le droit de douter, de penser ou d’écrire que le Président du Faso ne veillera pas au respect de la Constitution comme le lui imposent, dans ses attributions présidentielles, les dispositions de l’article 36 de la Constitution.
C’est la raison pour laquelle, la position défendue par Monsieur Adama FOFANA nous paraît d’une sagesse élémentaire, raisonnable et respectueuse des institutions républicaines sur le fondement desquelles notre démocratie, à peine trentenaire, a toujours fonctionné jusque-là. Qu’un hommage soutenu soit d’ailleurs rendu au Président Blaise COMPAORE pour avoir été l’artisan de cette démocratie naissante qui ne recherche que sa consolidation et sa pérennité. Personne n’a le droit de douter du départ du Président Blaise COMPAORE en 2015 et les allégations fantaisistes de ce qu’il serait « irremplaçable » ne constituent en réalité qu’une insulte à son égard et à notre peuple tellement les « irremplaçables sont nombreux au cimetière ».
Ce serait d’ailleurs un recul démocratique pour notre pays que de créer une situation où un caporal ou un officier sortira de nulle part pour suspendre ou supprimer une nouvelle fois les institutions de la République comme ce qu’on a vu récemment au Mali et en République Centrafricaine.
Pour n’avoir pas écouté ou tenu compte des conseils qui lui avaient été adressés en son temps afin de sortir de la crise politique qui secouait son pays, Monsieur Laurent Koudou GBAGBO est aujourd’hui à la HAYE dans l’attente de son jugement devant la Cour Pénale Internationale.
Il faut donc espérer, sans être ni « petit messie » ni « iconoclaste » parce que n’importe quelle vie humaine en vaut une autre, que dans « l’extrême solitude de ses responsabilités » ou en dehors, le Président Blaise COMPAORE mette « la Patrie » et les intérêts supérieurs de la nation « au-dessus de son clan politique en laissant le jeu politique se dérouler normalement selon la loi fondamentale du 2 juin 1991 ». Parce qu’il est non seulement un patriote, pourquoi prendrait-il, en plus, le risque de ternir « le leadership régional et international » dont il jouit actuellement ? En sa qualité de « veilleur » de la Constitution selon les termes mêmes de l’article 36 alinéa 2 de la Constitution, c’est le moins qu’on puisse espérer et le lui dire honnêtement, sincèrement, avec respect tenant à ses fonctions sans aucun « louvoiement » est, nécessairement, un impérieux devoir patriotique.

Paul KÉRÉ, Avocat au Barreau de Nancy. Délégué CSBE Région n° 6 France.


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