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Liberté provisoire pour Djibrill Bassolé : Faible manifestaion d’organisations de la société civile à Ouagadougou

11 octobre 2017, 21:50, par Colonel Lona Charles Ouattara du MPP nouveau millitant MPP

Depuis la fin du putsch on vous a entendu sur beaucoup de médias à propos des généraux Diendéré et Bassolé. Dans quelles circonstances vous les avez connus ?

Je les ai connus très jeunes. J’étais très près de passer capitaine et c’était en 1979. Je préparais aussi à l’époque mon diplôme d’ingénieur en Angleterre. Diendéré et Bassolé faisaient partie de cette cuvée qui constituait la première promotion du cycle préparatoire aux grandes écoles militaires (CPGEM) logée dans l’enceinte du Prytanée militaire du Kadiogo commandé à l’époque par le Lt-colonel Charles Bambara et secondé par Jean Baptiste Lengani alors lieutenant. Le commandement à l’époque s’était très vite rendu compte qu’il y avait une grande anarchie dans la formation des officiers. Certains étaient formés avec un Bac plus 6 mois et d’autres avec un Bac plus 10 mois. Alors que la voie royale pour la formation des jeunes officiers était Saint-Cyr, et pour y accéder il fallait avoir un bac plus 6 ans comme on dit. On a alors entrepris une formation en tronc commun pour leur faire obtenir au moins un DEUG II.

Je me souviens que seul Djibril Bassolé a pu en son temps obtenir le DEUG I. On comptait, entre autres, dans cette promotion Pingrenoma Zagré, Gilbert Diendéré, Daniel Kéré (NDLR tué avec beaucoup d’autres lors de l’expédition sanglante contre le BIA de Boukary Kaboré, dit le Lion, qui s’était rebellé après l’assassinat de Thomas Sankara le 15 octobre 1987) et j’en passe. J’étais un de leurs instructeurs. Quelques mois après, à la suite d’un mouvement de grève à l’université, le chef d’état-major général des armées de l’époque, le général Baba Sy (NDLR père de Sy Chérif, président du CNT), m’a instruit de mener des enquêtes pour débusquer les meneurs. Les vrais meneurs étaient Diendéré et Bassolé avec d’autres personnes.

Malheureusement ces deux n’ont pas eu le courage de lever le petit doigt et de se dénoncer. C’est gravissime pour des soldats, de tels comportements sont aux antipodes du code d’honneur du militaire. La discipline faisant la force des armées, il était donc hors de question que des militaires s’associent sur le campus à des étudiants civils pour grever pour des raisons politiques. Et pour votre gouverne, sachez que c’étaient des gens qui étaient blanchis, logés et nourris, transportés et qui bénéficiaient, tenez-vous bien, d’un pécule de 40 000 FCFA/mois en 1979. Les vrais meneurs se sont tapis dans l’ombre et ceux qui avaient des rôles secondaires se sont dénoncés : il s’agit de Daniel Kéré, d’Abdoul Ouédraogo, neveu du ministre de la Défense de l’époque, François Bouda, et de Komboïgo. Ils sont sortis du rang et ont parlé.

Ils ont quels grades aujourd’hui ?

Zéro grade ! Parce que je les ai faits radier immédiatement de l’Armée. Mon plus grand regret est d’avoir raté les vrais meneurs, c’est-à-dire Bassolé et Diendéré qui sont passés entre les mailles du filet. Ils ont même été envoyés dans de grandes écoles militaires sans les prérequis, c’est-à-dire le DEUG II. Mais je dois préciser que j’étais hors du pays en Angleterre pour mes études de télécommunication, sinon je n’aurais jamais accepté qu’ils soient envoyés en formation à l’extérieur sans ce minimum. Tout ça pour vous démontrer qu’ils étaient des officiers félons dès le départ. Et je m’en veux un peu de n’avoir pu en son temps les détecter


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