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Relance de Bobo-Dioulasso : « Nous avons de grands projets pour la ville de Sya », a confié le PM Paul Kaba Thiéba

29 septembre 2017, 14:32, par Kôrô Yamyélé

- Vous mentez ! Vous n’allez pas développer Bobo-Dioulasso car les Forces rétrogrades et obscurantiste du Centre ne vont pas laisser faire ! Sinon au temps colon cette ville était bien développée. C’est après l’indépendance que les mossis ont décidé de détruire Bobo-Dioulasso en faveur de Ouagadougou, et tout est parti de Gérard K. Ouédraogo  ! Les gens ne révisent pas leur propre histoire !

Le poste de Premier Ministre a été créé en 1971 alors que le pays était encore Haute-Volta. Et Gérard Kango OUEDRAOGO fut nommé au poste le 13 février 1971 et sa fonction a pris fin le 8 février 1974. Ensuite, il fut président de l’Assemblée nationale de Haute-Volta de 1978 à 1980. Dès l’entame tous les grands services qui étaient basés à Bobo furent rapidement transférés à Ouaga. Renseignez-vous et vous saurez que le service des Finances de Bobo faisait partie. Du coup, tous les travailleurs ont été vidés de Bobo pour Ouaga ! Et il a entamé la seconde étape de son œuvre macabre : on construisit le grand marché de Bobo-Dioulasso et le même Gérard K. Ouédraogo s’en mêle de la distribution des hangars du marché nouvellement construit de Bobo. En effet nuitamment il fait embarquer des mossis commerçants du Yatenga qui sont débarqués pour occuper ces hangars. Et pour distraire les gens, une rumeur a été répandue qui disait que les bobos ne savent pas faire le commerce et qu’ils sont plus cultivateurs

Avant ça, en 1967, avec l’aide technique de la Chine de Formose, la Haute- Volta entreprend l’aménagement de la vallée du Kou. Il s’agissait d’un projet de riziculture intensive de 940 hectares sur lesquels 940 familles (environ 7.900 personnes) produisent aujourd’hui quelque 7.000 tonnes de riz par an. Et pour occuper ces aménagements, notre ami Gérard qui ne pense qu’à chez lui, fait venir des chargements de mossis qui occupent ces parcelles aménagées. Comme avant, on fait encore courir la rumeur disant que les bobos sont des fainéants et qu’ils ne pourront pas bien exploiter ces parcelles, comme pour justifier cet acte !

Les burkinabè ne lisent pas votre histoire ! Ils préfèrent la bière, les brochettes, le dolo et le Tchrr-Tchrr pour les moins argentés ! Mêmes les colons aimaient Bobo-Dioulasso plus que les dirigeants du pays ! Moi Kôrô Yamyélé je vais vous en dire un brin :

Louis-Gustave Binger y entre le mardi 19 avril 1888 dans Bobo-Dioulasso. La population l’accueille alors avec hostilité. Il laisse une longue description de la ville et de ses habitants dont il évalue le nombre à 3.500. Il constate aussi que certaines informations d’Heinrich Barth sont erronées. Il quitte la ville le mercredi 25 avril.

Poste administratif et militaire dès 1897, la ville actuelle de Bobo-Dioulasso a connu un long cheminement. En effet, elle a pris naissance et s’est développée à partir d’un petit village appelé ‘’Kibidoué’’ fondé par des agriculteurs Bobo venus du Mandé vers 1050. Ces agriculteurs Bobo, après s’être installés sous le ‘’Kibi’’ qui signifie arbre en Bobo, décidèrent de baptiser leur village ‘’Kibidoué’’. Par la suite, ‘’Kibidoué’’ donnera ‘’Sya’’, village plus gros avec l’arrivée progressive des commerçants Dioulas de la dynastie des Watara venus du royaume de Kong (Côte d’Ivoire). Ils fondent le royaume du Gwirikô avec ‘’Sya’’ comme capitale. La ville accueille aussi d’autres migrants venus du sud. Cette arrivée des Dioula a généré une ethnie métissée appelée Bobo-Dioula occupant l’actuel quartier de Dioulassoba qui signifie la grande famille des Dioulas. La légende consacre plusieurs versions à cette appellation de Sya et l’une des versions dit que Sya était le nom d’une jeune vendeuse de dolo à ’’Kibidoué’’, réputée pour sa générosité.

En 1904, le colonel Caudrelier baptise la ville Bobo-Dioulasso, ce qui, littéralement traduit du dioula, signifie la ‘’maison des Bobo-Dioula’’. Longtemps considérée comme la capitale économique du pays, notamment par sa proximité avec Abidjan et par sa forte production de coton, principale richesse du pays, la ville est en perte de vitesse, accentuée depuis les crises ivoiriennes de 2002 et 2010-2011. La ville n’accueille que 20% des entreprises du pays contre 58% pour Ouagadougou.

Par Kôrô Yamyélé


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