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Licenciements à l’hôtel SOPATEL Silmandé : La lettre de l’Unité d’action syndicale au Président du Faso

11 septembre 2017, 11:27, par Yaabi

Ma contribution au débat va de ce que l’on peut mettre dans une entreprise (excluons les organisations de l’économie sociale) et partant des conséquences de cette réalité. Prenons une définition simple de l’entreprise "une entité dotée d’une personnalité juridique dont la finalité première est la recherche du profit pour son Propriétaire. A cette fin elle combine des facteurs de productions pour produire des biens et services destinés à satisfaire un (des) besoins sur un marché". Le Propriétaire étant les actionnaires ou l’actionnaire. L’ Actionnaire est propriétaire de l’entreprise proportionnelle à ce qu’il a apporté ; il ne s’agit d’un homme une voix mais d’un homme et plusieurs parts ou voix.

Parmi les facteurs de production se retrouve la force de travail (employés) et l’investissement (capital). La finalité étant le profit, si je peux produire avec moins de facteurs de production et obtenir plus de profit, il est évident que je ne vais pas m’en priver : c’est une logique de maîtrise de charges.

Pour s’assurer que les managers (DG et autres) gèrent conformément à la volonté des actionnaires il y a des organes de gouvernance (conseils : d’administration, surveillance etc) qui dictent également l’orientation (valide la stratégie de l’entreprise, adopte le budget, approuve les comptes etc...).

C’est l’organe de gouvernance qui a qualité et compétence pour récuser les décisions de gestion comme le licenciements d’employés. Autrement dit, c’est le conseil d’administration qui peut dire au DG de l’Hotel d’annuler son action de licenciement. Si le conseil d’administration ne le fait pas c’est qu’il entérine la décision alors il appartient aux employés d’aller devant le JUGE s’ils estiment être lèsés.

Quelqu’un peut-il m’éclairer sur les deux questions suivantes :
1. Le Burkina Faso est-il actionnaire dans cet Hôtel ?
2. Qu’est-ce qu’une lettre de la direction régionale du travail ? Est-elle une décision de justice ?

1. Si la réponse à la première question est Oui alors l’administrateur représentant l’Etat doit poser en conseil d’administration le problème pour susciter la discussion sur cette décision de gestion, mais encore faut-il qu’il puisse convaincre une majorité d’actionnaires de faire annuler la décision.
Si la réponse est NON, sur quelle base les ministres (travail et tourisme) s’ingèrent-ils officiellement (ils peuvent non officiellement) dans un CONFLIT SOCIAL (très important) au sein d’une entreprise privée ? Mais par contre si l’entreprise se met à déverser des produits dangereux dans le barrage là l’autorité publique compétente peut s’en saisir.
2. Si la lettre est une décision de justice, alors le non respect par le management entraîne un refus de se soumettre à la loi là effectivement la LOI (Etat à travers ses structures compétentes) doit s’en saisir pour OBLIGER la reprise des employés.
Si la lettre de la direction régional du travail n’est pas une décision de justice, alors il n’y a pas OBLIGATION pour le management (direction) de l’exécuter. Mais si les employés s’estiment brimés dans leurs droits alors Il n’y a qu’à se pourvoir devant les tribunaux compétents.

Le contexte burkinabè d’absence d’autorité de l’Etat et post insurrectionnel conduit à une confusion réelle des genres. Des Ministres qui font des promesses hors de leur champ de compétences (dans un contexte de PNDES quel d’investisseur va s’amener au BF s’il sait qu’il es permit à un ministre de la république de s’ingérer officiellement dans un conflit de travail ?). Des employés qui revendiquent tout azimut sortant de la défense de leurs intérêts matériels et moraux pour demander des relèvement de managers. Le secteur Privé n’est pas le secteur Public burkinabè où il n’y a pas d’autorité et beaucoup de politique. Il faut que les employés du privés s’entourent de toute la légalité dans leurs actions car les créateurs d’entreprises ont pris un risque d’investir et impérativement il doivent avoir ce retour sur investissement. Dans le secteur public comme dit l’autre malheureusement, mais c’est l’état d’esprit, "ce n’est pas le champ de mon papa" alors on profite de la fébrilité de l’autorité de l’Etat pour revendiquer.
Dans ce conflit social ce sont les travailleurs licenciés et leurs familles qui sont véritablement affectés, les encouragements hypocrites et autres promesses de politiciens n’aideront pas à scolariser cet enfant à la veille de la rentrée. Un mauvais arrangement avec l’employeur était mieux qu’un tel tapage à la suite très douteuse.


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