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Croissance économique en Afrique : « La démographie ne saurait être seule responsable »

6 septembre 2017, 16:52, par Mandela

Dr WETTA, l’auteur de l’article, a annoncé une contribution scientifique, mais il s’est plutôt agit d’un discours politique basé sur de pseudo arguments scientifiques. L’auteur s’est en effet référé à une description peu utile des 4 phases de la transition démographique, connues depuis des siècles, sans le moindre commentaire sur les schémas très variables d’évolution au sein de chacune des 4 phases, comme cela apparait bien clairement dans les travaux de la Chaire Quetelet 2010 en Belgique sur les ralentissements, résistances et ruptures dans les transitions démographiques.

Dr WETTA a semblé ignorer l’hypothèse implicite selon laquelle “la transition de la fécondité d’un pays doit se faire de manière continue du départ à l’arrivée, c’est-à-dire du décrochage d’un taux maximal ou « naturel » de fécondité à un taux assurant le remplacement des générations, à savoir environ 2,1 enfants par femme” (voir “Les facteurs socioéconomiques dans la stagnation de la baisse de la fécondité : une revue de la littérature” présentée par Frédéric SANDRON à la Chaire Quetelet de 2010). Fondée sur l’observation empirique des transitions achevées, cette hypothèse est considérée comme violée lorsque la fécondité ne baisse plus, ou très peu, durant quelques années, alors qu’elle n’a pas atteint le niveau de remplacement.
Au vu de l’hypothèse ci-dessus, l’objectif de 3 enfants par femme à l’horizon 2030 de la déclaration de Ouagadougou devrait bien se situer dans des trajectoires optimistes de baisse de la fécondité dans les pays d’Afrique de l’Ouest, et n’est nullement arbitraire comme le proclame Dr WETTA, dont le discours politique a fini par se révéler lorsqu’il a gratuitement lié l’objectif des 3 enfants par femme en moyenne de la rencontre de Ouagadougou à la déclaration de Macron. Dr WETTA, a du coup oublié que la rigueur scientifique, à laquelle il s’est référé dans son article, devrait lui avoir imposé de chercher à vérifier son hypothèse de lien de la déclaration de Ouagadougou avec celle de Macron avant de se permettre d’être si affirmatif. Le sommet des parlementaires a été planifié en décembre 2016, l’organisation lancée en février 2017 et les invitations en mai 2017 (cf.communiqué de presse paru dans les médias), et donc que Macron n’était ni candidat encore moins élu ! Affaire à suivre !


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