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Littérature burkinabè : « La foi d’un clochard », un essai qui invite à l’action

10 octobre 2017, 00:13, par TINDANO Yentema André, étudiant en Master 1 Droit

Monsieur le philosophe Sawadogo, je loue votre courage et je vous en félicite et ce non pas parce que je partage votre idéologie combien révolue, mais tout simplement parce que vous avez osé. Après lecture de votre œuvre, je me suis senti en insécurité car non seulement vous faites la promotion de la violence mais aussi vous êtes entrain de conduire notre société de l’admirable lumière de la raison vers les ténèbres de la sensibilité. J’ai donc envie d’emprunter les propos de Voltaire à l’endroit de Rousseau : " On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes, que vous et moi." Notre société est à un niveau où votre vision des choses ne peut pas avoir droit de cité. Le monde et en particulier le Burkina a tellement connu des situations difficiles que je doute fort que les idées d’un penseur aussi éclairé par les ténèbres d’une philosophie mal assimilée puissent y être accueillies. Vous manquez de logique dans la dynamique de l’action. A vous entendre raisonner, vous semblez avoir été victime d’une marginalisation de la société, et vous avez inventé l’avènement du clochard afin que tous ceux qui sont dans la même situation que vous, puissent faire entendre leurs voix. En un mot, vous êtes l’éclaireur de cette frange sociale marginalisée.Or être guide suppose qu’on connait où on va, pourquoi on y va et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Vous semblez ne pas avoir des propositions concrètes, vous qui parlez si bien de l’action. Il est donc imprudent de vous suivre puisque vous-même vous ne savez pas là où vous allez. Vous louez des personnages tels que Thomas Sankara, Nelson Mandela, le Pape François, vous feriez mieux de proposer du concret à la société au lieu de vouloir la conduire dans une impasse. Vous dites que vous êtes dans la dynamique de l’action pour cela vous affirmez être en contre-pieds avec la Bible. Grosse erreur ! Dix ans au séminaire vous ont-ils été insuffisants pour comprendre que la parole dont il est question dans la Bible est synonyme de l’action. Je n’ai pas fait le Séminaire mais d’après mes recherches, la parole en hébreu c’est "Dabar" qui signifie également action. Et cela se confirme tout au long de la Bible . Dieu dit : "que la lumière soit et la lumière fut" Gn 1,3. pour ne citer que ce verset. La parole dans la Bible est action et c’est une action efficace. Donc en affirmant qu’au commencement était l’action tu ne contredis pas la Bible mais tu exprime la même réalité avec d’autres mots. Il y a donc à votre niveau une confusion entre l’antonymie et la synonymie. Soit dit en passant je vous invite relire votre texte et à porter une correction sérieuse de la grammaire. La filo de l’action vous a certes réveillé de votre sommeil, mais malheureusement vous êtes sortis nu car ce que vous êtes entrain de servir est tout sauf l’action. Vous n’agissez pas, vous spéculez. En bon ami je vous invite à bien réfléchir encore sur les notions d’ouverture et de fraternité qui, à mon avis pourront constituer le nœud d’une pensée solide et crédible.


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