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Affrontement dans un site d’orpaillage à Diébougou : Un mort et des blessés graves

7 août 2017, 22:06, par Zeus

Cette situation est déplorable car il y a eu perte en vies humaines. Mais si on regarde de plus près, c’est que les dirigeants actuels du pays sont entre l’enclume et le marteau. On laisse faire l’orpaillage sauvage parce qu’il n’ y a pas de quoi occuper tous ces jeunes en quête d’emploi. On les laisse faire parce que c’est une soupape de sécurité. Quand on voit qu’il y a 11500 postes de proposés dans la fonction publique cette année pour plus de 900000 inscrits, on n’ a pas besoin d’aller à l’école pour comprendre que le Burkina risque de sombrer si on n’y prend garde. Je souhaite qu’on s’en sorte, mais le problème est plus que grave, il est anxiogène. On nous parle de résultats non satisfaisants aux différents examens en 2017 à cause du nombre trop élevé des échecs, mais on oublie de dire que ceux qui réussissent n’ont pratiquement aucune chance d’avoir un emploi. Moi je suis d’accord pour qu’il y ait le plus de diplômés possibles dans notre cher Faso, mais le fait est que le secteur privé n’arrive pas à offrir une porte de sortie à ceux qui échouent aux concours d’entrée dans la fonction publique. Dans ces conditions, je pense qu’il ne faut pas se mentir, les gouvernants doivent revoir de fond en comble leur logiciel de développement du pays qui passe nécessairement par l’éducation. Mais, être éduqué si l’on a rien à faire ou si on se sent inutile pour la société, c’est frustrant et susceptible d’engendrer une situation qu’aucun citoyen burkinabè ne peut souhaiter. On nous parle sans cesse des pays asiatiques qui ont réussi à se développer, d’accord, est-ce que les diplômés de ces pays sont restés au chômage après leur formation ? Non ! Il appartient donc au Président et à son premier ministre de creuser cette question plus profondément. Notre pays ne se développera que si l’État met les moyens pour que chacun puisse trouver son chemin et participer à l’effort national. La fonction publique ne pourra jamais résoudre le problème de l’emploi des jeunes diplômés. Aussi, le privé ne sera pas en mesure d’absorber tous ceux qui réussissent leur formation et se retrouvent sans emploi. Dans les pays occidentaux, les nouveaux diplômés ne sont pas le plus grand nombre de ceux qui créent leur propre entreprise. Pourquoi voudriez-vous que tous les jeunes burkinabè qui sortent des universités créent leur propre entreprise ? Ce n’est pas possible. L’État Burkinabè doit faire encore et encore plus, sinon le futur risque de devenir apocalyptique. La hiérarchisation des priorités avec un soutien encore plus massif dans le domaine de l’emploi des jeunes, apparaît comme une nécessité aujourd’hui. C’est ma vision des choses, je ne suis d’aucun parti politique et c’est la chance de vivre et de travailler hors du continent qui m’amène à faire cette réflexion. Que Dieu bénisse le Burkina, la terre de mes ancêtres. Pour un Burkina solidaire et qui avance en ne laissant personne au bord de la route.


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