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« L’aide n’a jamais développé un pays… », Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale

2 août 2017, 12:51, par GAZ

Franchement, une belle analyse de l’économiste en chef, sur toute la ligne. Nos dirigeants actuels et Blaise Compaoré avec qui ils ont cheminé, ont beaucoup contribué au développement de la Haute corruption et à pourrir la mentalité dans ce pays. Ne dit-on pas que le poisson pourrit par la tête ? Il n’y a véritablement pas de volonté politique des dirigeants de sanctionner la mal gouvernance qui touche sérieusement ce pays et les profite en premier. En somme, pour imager : "Tout le monde connaît la vieille mangeuse d’âmes mais plutôt que d’oser l’appeler la "sorcière" et arrêter ses forfaits, on préfère la révérer et l’appeler avec respect "Yaaba" (c’est-à-dire Grand-Mère en Mooré).
Les infrastructures sont savamment surfacturées pour "graisser" des acteurs impliqués sur toute la chaîne, lors de leur réalisation, si bien que un immeuble de bonne qualité qui coûterait par exemple 1 milliard de FCFA est réalisé à 2 milliards mais de mauvaise qualité (le 1 milliard de plus ayant servi à enrichir des individus). Les concepteurs de ce pillage et de cette gabegie, véritables "délinquants aux cols blancs" comme Sankara les appelait, sont de pires racailles qui ne valent même pas mieux que les braqueurs ou autres voleurs de bétails qui écument le pays et à qui l’on s’en prend pourtant, alors que souvent c’est pour assurer leur pitence. Ils sont connus, occupent de très hautes fonctions mais ne sont guère inquiétés. Ils narguent même les populations et ne vivent pas cachés. Quelle Morale !!!
Pour la question démographique, il ne faut pas qu’on se voile la face. Sans sa réduction, avec le chômage, le mal vivre et le mal être de la jeunesse victime de leurs prédécesseurs ainés tenant les rênes du pays, qui se sont peu préoccupés de leur avenir en ne les formant pas bien et en ne leur offrant pas structurellement des opportunités d’emploi et d’auto-emploi ; avec l’incivisme rampant toléré par un Etat faible dirigé par des hommes cupides, préoccupés par l’effacement de leurs crimes économiques et de sang commis au cours des presque 30 dernières années ; nous risquons de le payer très cher et cash...
Peut-être que de ce chaos, on aura une renaissance avec un "Paul Kagamé" Burkinabè, visionnaire, implacable, ambitieux, qui remettra "les pendules à l’heure" en disciplinant la société de haut en bas, au prix de la "cravache"...comme ce fut fait dans ce pays. D’ailleurs, qui a parlé de réduction de la croissance démographique par la planification familiale, en lien avec l’émancipation de la femme en 1985 ? Qui parmi nos dirigeants a démontré véritablement que tout ce qui sort de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme ? Qui dans ce pays a montré qu’on pouvait soulever des montagnes quand on y croit vraiment ? Qui a fait beaucoup sur le plan économique et social avec peu de moyens ? Thomas Sankara. Pourtant, on n’exploitait pas l’or à grande échelle, etc... On a véritablement besoin d’un nouveau Thomas Sankara ou d’un Paul Kagamé (ne serait-ce que comme consultant, c’est pour rire...), pour dynamiser ce pays.
La démocratie à la Burkinabè, depuis 1991 à ce jour, a fait élire par le "bétail électoral" des campagnes, savamment maintenu dans l’obscurantisme, des hommes sans grande ambition et vision de développement pour leur pays. Il n’y a qu’à voir la salle de conférence dite internationale de Ouaga 2000 qui ressemble à une villa, pour se rendre compte de la petitesse de projection de ces dirigeants incultes et dotés de peu d’ambition pour leur pays. Leur action est pour la plupart guidé par leur cupidité, les ambitions du ventre et du bas-ventre (comme le disait un intellectuel de ce pays). Ils travaillent et se saignent juste pour asseoir un système rentable pour eux-même et orienté vers l’entretien d’une clientèle à leur service. Ils ont moins de mérite que leur devanciers de la Haute-Volta qui avaient quand même tout fait pour conserver assez intact, la dignité du peuple ne fut-ce que dans la pauvreté et qui, à y voir de près, n’ont pas gaspillé les ressources naturelles de ce pays...Ces devanciers, pétris d’honneur et de dignité, ont eu la lucidité de conserver des unités de transformation du coton (que le pays a toujours produit en quantité non négligeable depuis la période coloniale) en pagnes comme la Voltex de Koudougou, liquidé avec la complicité de nos dirigeants actuels...leurs successeurs. Ils ont eu le mérite de léguer à ce pays, la SOSUCO et les Grands Moulins de Banfora que nos dirigeants actuels ont la peine de maintenir malgré les nombreuses privatisations et reprises...par des hommes acquis à leur solde. Le mérite des dirigeants actuels de ce pays depuis 1987, est d’avoir créé des industries pour soi-disant créer entre autre des emplois tout en faisant régresser le progrès économique et social de sa population. Sinon comment comprendre, si l’on s’en tient au jeux de l’offre et de la demande prôné par leur orientation de politique économique faisant une part belle au secteur privé, la tonne de ciment dépasse 100.000 FCFA alors qu’on a près de 6 cimenteries dans ce pays ? Pourtant, la plupart nouvellement créés, bénéficient de largesses d’exonération fiscales pour un temps puisqu’étant à leurs débuts ? Pour justifier cette inflation incompréhensible, on se cache derrière l’argument facile des coûts de l’énergie qui à elle seule, ne peut expliquer cette situation.
Pour paraphraser le Général Sangoulé Lamizana au sujet du devenir de la Haute-Volta (Burkina Faso actuel), le Burkina Faso n’est pas pauvre, ni par ses ressources naturelles et ni par son potentiel humain qui peuvent être valorisés, mais le Burkina Faso souffre véritablement de la pauvreté de la mentalité de ses Fils et Filles. La question qui s’impose est la suivante : A quand le Burkina Faso ?


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