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Police Municipale : Une grève pour réclamer des recrutements avec le niveau BEPC

27 juillet 2017, 12:20, par Sidpawalemdé Sebgo

Hum... L’affaire est délicate et on peut comprendre la prudence des autorités, même si on est tous d’accord que tout le monde a le droit de progresser.

En rappel, le dernier mouvement des informaticiens était motivé par la même revendication : Après avoir été recruté avec un niveau X, ils voulaient être classé à un autre niveau Y supérieur. Les arguments invoqués vont de la spécificité du travail fait à la capacité de nuisance. Le problème avec ça c’est que cela constituerait un précédent pour TOUS les autres agents publics ou para-publics, et il n’y aura jamais de fin aux réclamations démagogiques, chacun estimant que son métier vaut un traitement particulier. Si les niveau CEP réclament d’être revalorisé en BEPC les BEPC demanderont le niveau BAC, et ainsi de suite. Dans quelques temps, des gens recrutés niveau 4e voudront être payés comme les docteurs en médecine et la pagaille qui s’ensuivra sera difficile à gérer. De plus, on n’a jamais vu que ce soit les agents qui fixent le niveau de recrutement de leur corps. Le profil du poste, son niveau requis et le poids budgétaire sont du ressort des plus hautes autorités, même si les représentant dument mandatés des agents peuvent être associés.

Ainsi, la proposition de recruter les enseignants du primaire au niveau BAC est en discussion depuis des années sans décision finale. Le niveau de recrutement des officiers militaires est passé du BAC à la Licence après plusieurs débats, et le fait que des sous officiers du rang recrutés niveau BEPC puissent passer officiers avec des Licenciés est actuellement sujet à critique dans certains milieux militaires. C’est donc une affaire sensible partout.

Dans la fonction publique, la solution pour faire progresser les agents est connue et appliquée depuis des années. Il s’agit des concours professionnels qui permettent d’être reclassés après un examen sélectif et une formation dans une école ou sur le terrain. Des gens entrent en catégorie C et finissent en A sans que personne ne s’en plaigne. Cela est accepté de tous car c’est le mérite qui est récompensé et non le chantage, et que le diplôme de l’école professionnelle donne une équivalence. De plus, en fixant le nombre de places, l’autorité satisfait un besoin réel sur le terrain et peut gérer sa masse salariale.

Organiser des concours, puis finalement reclasser tous ceux qui n’ont pas réussit le concours n’a aucun sens. Cela n’a plus rien à voir avec le mérite et aucun budget ne pourra supporter ces hausses incontrolées. De plus, n’oublions pas que les postes à pouvoir supposent des connaissances et promouvoir des gens qui n’ont pas ces connaissances est dangereux et injuste pour ceux qui les ont obtenu avec des efforts et des sacrifices.

Nos amis policiers gagneraient donc à insister sur le droit à des test de reclassement et aux concours professionnels comme la police nationale au lieu du reclassement automatique de tout le monde qui servirait de précédent à tous les autres corps, et que l’autorité aura donc du mal à satisfaire par peur de la contagion, sans compter les conséquences budgétaires.


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