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Procédure judiciaire contre Lookman Sawadogo : L’UNPIF dénonce une « tentative de museler les médias »

26 juillet 2017, 12:21, par Radio FM

Les journalistes burkinabè doivent éviter de scier la branche sur laquelle ils sont assis par une compromission politique de la profession. D’aucuns ont dû suivre le 21 juillet 2017 via la télévision, les propos anachroniques de certains membres de la commission en charge de la carte de presse au CSC. L’idée sotte d’inclure à l’avenir le casier judiciaire dans les dossiers de demande de la carte de presse sera un couteau à double tranchant pour les journalistes burkinabè de façon général, y compris les partisans politiquement manipulés pour cette initiative. Même pour la Carte Nationale d’Identité Burkinabè(CNIB), il n’est aucunement exigé un casier judiciaire. La carte de presse est suffisamment régie par des dispositions qui permettent de retirer la carte à son détenteur en cas de nécessité pour faute professionnel ou changement de fonction. Cela est largement suffisant. De nos jours, il se développe une tendance à la caporalisation de la presse au Burkina par l’action d’un clan politique austère, qui cherche à créer des problèmes de tous ordres aux journalistes qui ne lui sont pas acquis. C’est ce même clan qui a fait augmenter les amendes contre les journalistes en faisant voter sous la transition en 2015 ,une loi qui fait passer les amendes de diffamation de 100.000,300.000 à 5 millions,15 millions. Une manière de trouver des peines alternatives financières lourdes suite à la dépénalisation du délit de presse. Le journaliste n’allant plus en prison pour les délits de presse ,il sera économiquement asphyxié par de lourdes amendes comme ce fut récemment le cas pour le directeur de publication de l’Opinion condamné à payer 4 millions. Le journaliste Lookman Sawadogo est sous une menace de condamnation pécuniaire de 60 millions de FCFA dans un procès qui l’oppose à des magistrats. Ainsi, les gens pourraient multiplier les procès contre les journalistes avec des motifs graves de diffamation, d’accusation d’atteinte à la sureté de l’Etat etc. Le clan politique qui est à la manœuvre, pour cette cabale ,pour viser des règlements de comptes avec des journalistes talentueux et critiques, qui ont généralement une assez longue carrière dans le journalisme, doit savoir qu’il se trompe de combat .Car, tout bon journaliste, après 5 ou 10 ans de carrière, s’intéresse beaucoup plus à des prestations de communication génératrices de revenus substantielles que l’activité journalistique d’information. Ces journalistes expérimentés n’ont même pas besoin d’une carte de presse pour mener leurs activités. Par conséquent, c’est du tort que l’on fera à de jeunes journalistes, si cette idée scélérate de casier judiciaire n’était pas abandonnée. Car, ce sont les jeunes qui sont plus exposés à des risques de délits de presse et donc aux procès. Honte donc aux politiciens véreux et leurs acolytes de journalistes mercenaires. Continuer de voter des lois scélérates qui vous étoufferont et qui seront rectifiées à l’avenir quand le rapport de force changera.


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