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Situation en Côte d’Ivoire : Abdoul Karim Sango appelle le peuple ivoirien à un sursaut patriotique !

17 juillet 2017, 16:08, par Africa

Excellente contribution intellectuelle de la part de Mr Abdoul Karim Songo ! La situation délétère dans laquelle se retrouve la Côte d’Ivoire découle des buts de guerre de 9 ans (2002-2011) menée par les tenants du pouvoir actuel et soutenus dans un premier temps (2002-2010) de façon souterraine par des forces étrangères puis dans un deuxième temps (2010-2011), de façon directe et visible par ces Forces, notamment françaises et la "communauté internationale" qui n’est en fait, autre chose que les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies ! Ils ont mené la guerre pour la conquête du pays et du pouvoir d’Etat. La Côte d’Ivoire n’est qu’un butin. La fierté nationale importe peu, la souveraineté et la cohésion du peuple ivoirien encore moins. Le partage tacite de ce Butin est simple : le pouvoir d’Etat aux vainqueurs locaux et le pays à leurs soutiens étrangers.
Le président Ouattara, après six d’exercice du pouvoir conquis après un bain de sang, continue de croire que la seule chose qui vaille c’est le développement de l’économie avant celui de l’homme. Ses soutiens étrangers et lui-même vantent à cor et à cri la croissance à presque deux chiffres et les grands travaux d’infrastructures qui la boostent. Même si les ivoiriens manquent de manioc pour préparer l’atieké bon marché, même si une large frange du peuple réclame elle aussi à cor et à cri une magnanimité de leur président envers les détenus politiques et le retour des compatriotes en exil pour réconcilier les ivoiriens, même si le vénéré doyen Bernard Dadier, à plus de 100 ans, trouve encore des forces pour s’impliquer dans une démarche d’apaisement des cœurs ; malgré tout cela, le Président Ouattara ne semble guère entendre ces jérémiades. Il veut une économie émargeante en 2020 sans émergence de la Côte d’Ivoire et des couches populaires ivoiriennes.
Le président Ouattara devrait se soucier du jugement de l’Histoire qui n’occultera pas les faits suivants : pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique, une armée nationale (Forces Armées Nationales de Côté d’Ivoire-FANCI) a été vaincue par une armée de rebelles soutenus par des forces étrangères. Son chef suprême (Laurent Gbagbo) est capturé et déporté à la Haye par un avion de la présidence de la république de Côté d’Ivoire pour y être jugé pour crime contre l’humanité ; les forces rebelles, rebaptisées Force Armées Républicaines (rebelles) de Côté d’Ivoire-FARCI avant la prestation de serment du président Ouattara ; des officiers-généraux des ex-FANCI défaites promus, les uns ambassadeurs, les autres et le reste de la troupe mis en sous-ordres des ex-rebelles devenus FARCI ; enfin, pour les ex-rebelles civils, les uns sont promus soldats des FARCI, les autres, pompeusement affublés du titre d’Ex-combattants (titre normalement réservé à des anciens soldats d’une armée régulière) avec des droits reconnus. à l’opposé, la jeunesse de la galaxie patriotique soutenant les forces armées régulières est qualifiée de milice pro-Gbagbo dont leur chef est déporté à la Haye pour crime contre l’humanité ! Des centaines de personnes considérées comme des pro-Gbagbo sont jetées en prison et d’autres en exil. La dislocation de la communauté nationale par l’instauration de la théorie du rattrapage ethnique favorisant les ivoiriens du Nord au détriment du reste. La seule émergence économique ne saurait atténuer le jugement de l’Histoire si le président Ouattara venait à quitter le pouvoir en laissant cette situation en l’état.


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