Accueil > ... > Forum 1135884

Lettre ouverte au Premier ministre THIEBA sur des blocages de concours d’infirmiers brevetés

6 juillet 2017, 08:07, par Citoyen indigné

Après lecture de la lettre ouverte à Mr le Premier ministre, je voudrais faire les observations suivantes en tant que citoyen lambda. Il est normal pour les infirmiers brevetés de se plaindre. Mais je pense que l’argumentaire aurait été plus consistant si les IB demandaient au PM de voir comment faire le reclassement des IB sans le niveau terminal déjà sur le terrain. On peut par exemple faire des tests pour cela suivis d’une formation complémentaire éventuelle ! Toutefois cette solution n’est que temporaire car pour être attaché de santé, le problème du BAC va encore se poser pour ces IB sans BAC. Du reste, les mesures transitoires dont vous parlez ont déjà été accordées aux IDE sur pression des syndicats de la santé lorsque dans les années 2000 après l’adoption de la loi 13/1998 qui régissait les agents de la fonction publique avait été adoptée. En effet, les IDE devraient être recrutés avec le BAC et non avoir un niveau terminal, pour pouvoir progresser dans leurs carrières et être attachés de santé.Finalement, de périodes moratoires en périodes moratoires cela n’a jamais été appliqué ! Au même moment, la grille salariale de l’époque prenait comme diplôme de base le BAC, et même certains IDE sans BAC qui sont devenus attachés de santé ont cru que cela était la règle. Certains même sont devenus Conseiller de Santé et exigent aujourd’hui un reclassement dans la même catégorie salariale que les médecins généralistes (BAC + 8 ans) dans le cadre de la fonction publique hospitalière. Même dans la grille de la loi 081 actuelle, ne peuvent être classés en P7 que les agents publiques ayant un Doctorat ! Cette disposition est contestée par certains agents de santé qui estiment que le nombre d’années de formation compensent le nombre d’années d’études après le BAC ! Hors, aujourd’hui, c’est l’université seule qui délivre le Doctorat ! Et les conditions d’accès à l’université à quelques rares exceptions près exigent le BAC ou un diplôme reconnu équivalent par le système CAMES ! Donc, voyez-vous où certaines concessions par les pouvoirs publiques peuvent nous amener. On se retrouve dans un cercle vicieux. Je pense que c’est vu notre passé récent de la fonction publique et les conséquences qu’on traine aujourd’hui que l’Etat ne veut plus s’engager dans ces genres de compromis. Surtout qu’il est prévu une concertation nationale pour définir une base de rémunération des agents de la fonction publique, avec comme objectif la justice et l’équité : à diplôme égal, salaire égal ! Alors je pense qu’il appartient à l’Etat de prendre ses responsabilités. Si le système de santé ne veut plus de ces IB sans BAC, qu’on ne les recrute plus ! Ce ne sera pas la première fois au Faso : le corps des infirmiers des grandes endémies a disparu, les accoucheuses auxiliaires sont en voie de disparition, etc.
Quand on regarde bien dans tous les domaines de la fonction publique, c’est le nivellement par le haut : recrutement des élèves gendarmes avec le BAC, disparition des préposés des eaux et forets, recrutement à la police à partir du BEPC et non du CEP, etc. En France (que nous aimons imiter), les sages femmes ont des Diplômes d’Etat , sont recrutées avec le BAC et ont un tronc commun d’études avec les médecins généralistes ! A mon avis le Burkina n’a pas le choix, il faut tendre vers l’excellence ! Il appartient alors aux élèves de se mettre au travail afin d’acquérir le niveau nécessaire pour occuper tel ou tel poste. Cela contribuera à améliorer le niveau de prestation dans la fonction publique.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés