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Administration publique : Le MPP regrette et condamne la récurrence des grèves sauvages

28 juin 2017, 21:27, par Sidbeyondo

Salif Diallo n’a pas encore vu une grève sauvage. Bientôt, il y aura la grève sauvage des femmes et je vais vous dire pourquoi. Le MPP ne fait qu’imiter maladroitement le CDP dans ses actions en faveur des femmes et des jeunes. L’exemple est trop flagrant pour ne pas être souligné (voir l’article du Fasonet du 13 juin 2014 pour s’en convaincre). Malgré le tapage médiatique, le projet autonomisation des jeunes et des femmes rappelle le Programme Spécial de Création d’Emploi pour les jeunes et les Femmes (PSCE/JF) et les guichets entreprenariat initiés par le CDP en mai 2014 dans le cadre des mesures sociales. Cette opération d’octroi de crédits aux jeunes et aux femmes n’a pu être finalisée à cause de l’insurrection et la transition a poursuivi et modifié la sélection des bénéficiaires. Cependant, le guichet entreprenariat pour les femmes avait été combattue farouchement par le MPP par un communiqué très critique. En particulier, lors d’un meeting MPP à Zorgho en fin mai 2014, Salif Diallo, "en faiseur de rois", s’est négativement illustré en demandant aux femmes de prendre comme elles veulent les crédits du Fonds burkinabè pour le développement économique et social parce que dès leur arrivée au pouvoir, ceux-ci seront supprimés et elles n’auront pas à rembourser. Les montants proposés à l’époque étaient de 2 millions à 50 millions pour les individus et les associations en fonction de la qualité des projets soumis et un fonds de garantie de 500 millions avait été placé à la SOFIGIB. La durée de remboursement était 5 ans maximum et le taux d’intérêt de 4%.

A la date d’aujourd’hui, plus de 4 milliards ont été octroyés à des femmes entrepreneures par le FBDES mais plusieurs femmes sont restées bredouilles après avoir dépensé plus de 200 000 FCFA pour monter des plans d’affaires et formaliser leurs entreprises. Les fonds dégagés par le gouvernement de l’époque pour le financement des entreprises et des activités rémunératrices des femmes d’un montant de 5 milliards de FCFA n’étaient pas l’argent de Blaise. Aussi, les femmes auraient pu rembourser leurs prets sans trop de difficultés si la situation économique nationale n’était devenue aussi désastreuse après l’insurrection. Il suffi d’aller au FBDES pour vérifier. Salif a menti et flatté publiquement les femmes car son objectif était d’arriver au pouvoir mais elles n’ont pas suivi ses mauvais conseils.

Actuellement au pouvoir, c’est avec une grande surprise qu’on voit le MPP répliquer maladroitement la même opération pour flatter les femmes et les jeunes. En effet, les montants proposés (de 100 000 FCFA à 1 500 000FCFA) sont très insignifiants pour créer des entreprises viables par rapport à ceux alloués par le CDP (2 à 50 millions). Le MPP donne des micro-crédits insuffisants pour de vrais projets d’entreprises et risque d’endetter les bénéficiaires qui ne pourront pas rembourser à cause de la morosité économique. Par ailleurs, les fiches circulent dans les différentes régions du pays et les femmes MPP y sont mobilisées discrètement par les responsables locaux du parti pour les remplir. J’en ai été témoin oculaire. Autant dire que l’opération en cours est politisée alors que le MPP critiquait le CDP de le faire pour préparer le référendum. Pour quelles raisons le MPP privilégie actuellement ses militants en utilisant un circuit parallèle et souterrain d’inscription ? A coup sur, les femmes apolitiques crédules vont s’aligner en masse et peiner pour s’inscrire sur les sites désignés à Ouaga pour ne rien avoir. Compte tenu de la modicité de l’enveloppe (16,5 milliards) pour les femmes et les jeunes dans le besoin, celles qui seront sélectionnées pour le financement seront prioritairement les femmes du parti MPP. Il s’agit visiblement d’une opération de redistribution d’argent aux femmes et aux jeunes militants du parti pour leur donner "leur part du gâteau" ou pour les mobiliser et contenter en vue des batailles à venir (référendum constitutionnel). Par ces temps de misère, ce n’est pas rien me dira-t-on. Mais, dans ce cas, qu’ils donnent sans discrimination à tous les nécessiteux et soient transparents. Sinon, c’est une opération populiste et un leurre pour des citoyens en quête de financement. Ce sont ces genres de pratiques discriminatoires qui suscitent les grèves sauvages. Les grèves sauvages des femmes et filles bernées dans cette opération auront lieu si elles se font flatter par le MPP de Salifou Diallo. A bon entendeur...


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