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Agression d’agents de santé : Le syndicat des médecins demande de nouvelles mesures sécuritaires dans les hôpitaux

7 juin 2017, 06:01, par Burkina

"Quelque temps après l’agression de l’interne de Bobo Dioulasso, nous voici encore dans un nouveau scénario de violences."
"Nous témoignons toute notre compassion et notre soutien aux stagiaires concernés et à l’ensemble du personnel."
Messieurs du syndicats des Médecins, à Bobo c’était donc un interne (Etudiant en médecin en position de stage) ? Et à Ouagadougou c’était aussi des stagiaires ?
Vous voyez, il n’y a que vous de la santé qui ne respectez pas le peuple Burkinabè, qui le prenez pour des moutons. Si au lieu de nous prendre au sérieux, et de soigner le mal à la racine vous vous contentez du badigeonnage, vous serez encore plus ahuris.
La semaine dernière, un accidenté grave a été évacué dans un CHR aux environs de 17h. Les tous premiers soins ont révélé la nécessité d’une radio. Le radiologue de permanence, quand il a été contacté par le service des urgences aux environs de 18h, a dit que c’est seulement à 20h que l’ambulance peut venir le chercher ! Et c’est exactement ce qui s’est passé. Quand finalement à 20h le monsieur est arrivé, Dieu seul sait quel a été son accueil. Si vous n’êtes pas un Homme, vous lui logez un uppercut avant de vous rendre compte. Il n’a changé de ton que quand il s’est rendu compte qu’il n’avait pas à faire à n’importe qui. Si ce n’est la mauvaise foi, les Médecins eux-memes savent que ce qui se passe dans le système sanitaire burkinabé est unique à son genre. Le système un malade un accompagnant marche là où le personnel soignant est en nombre suffisant et fait correctement son travail ; où on n’est pas obligé de courir à gauche et à droite, tantôt pour une seringue, tantôt pour un gants. Ça ne marche pas là où il y’a la télé dans chaque service, où toutes les minutes l’agent est au téléphone, où l’on peut se permettre de laisser un malade et dormir, menacer l’accompagnant qui ose vous appeler au secours ; ça ne marche pas là où il faut aller faire la queue à la pharmacie pour se faire indiquer le prix et la disponibilité du produit, faire la queue à la caisse pour payer, revenir faire la queue pour se faire servir la partie des produits qui se trouve à la pharmacie de l’hôpital et pour enfin aller chercher le complément à des kilomètres en dehors de l’hôpital, dans deux ou trois pharmacies différentes. Ça ne marche pas là où même le brancardier est patron et vous dicte de ces lois ! Ça ne marche pas là où il faut souvent "éliporter" le malade hospitalé tantôt à St Camille, tantôt à Shiphra, tantôt à je ne sais où pour tel ou tel examen parce que là les réactifs manquent, le scanner est en panne...
Je condamne avec la dernière énergie la violence. Mais il y’a une loi presque de la nature qui dit que la violence produit la violence. La violence regrettable que l’on fait subir à certains de vos collègues est la conséquence de la violence morale et psychologique que la plupart des personnels de santé font subir au peuple Burkinabè dans les hôpitaux publics. Une autre sagesse dit :. à comportement de mouton, réponse de berger. Il y a trop de choses à dire sur vous ; ne nous faites pas parler. Et dire que c’est les mêmes loups ravisseurs des hôpitaux publics qui deviennent les très doux et très serviables agneaux dans les cliniques privées.
Une question : avez -vous demandé l’avis de la base à propos du renforcement de la sécurité ? A quoi ou à qui pensez-vous ? Police ? Gendarmerie ? Puisque cela va sans nul doute contribuer à limiter les dérives de vos collègues, c’est tant mieux. Comme c’est de vous mêmes que vient la proposition, vivement que vous soyez entendus.
Merci de travailler à ramener des valeurs d’humanité, d’éthique, de morale, de responsabilité, de respect du malade et de la vie humaine dans nos formations sanitaires.


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