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‘’ Il y a un conflit réel entre le préfet et le maire. Si on mise sur la décentralisation, il n’y a pas de raison qu’on ait un préfet et un gouverneur’’, scrute Nathanaël Ouédraogo de l’UPC

11 mai 2017, 07:13, par Bala Wenceslas SANOU

Des conflits liés aux doublons "Maire/Préfet", "Président du CR/Gouverneur".
Ce sujet revient et mérite qu’on s’y penche, je l’espère dans le processus (en cours) de la formulation de nouveaux référentiels de la décentralisation au Burkina Faso. Plusieurs options méritent d’être discutées à fonds dans ce contexte de redéfinition d’une vision de la politique de décentralisation pertinente pour le Burkina. Le SP/CONAD et les "experts" impliqués doivent trouver des voies et moyens de s’ouvrir plus aux citoyens à travers un mécanisme de concertation et de dialogue citoyen à l’exemple du processus utilisé pour l’élaboration entre 2004 et 2007 de la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR) et jusqu’en 2009 pour l’adoption de la loi 034-2009 (loi sur le foncier rural).
Pour revenir aux options soulevées dans l’article, un constat est qu’on a consacré deux types de collectivités territoriales au Burkina : la commune (rurale ou urbaine) et la région. Le doublon "Maire/Préfet" résulte de la superposition des territoires des collectivités de base (les communes) avec ceux de circonscriptions administratives (les départements). Il en est de même du doublon "Président du CR/Gouverneur" avec le territoire de la région correspondant à celui d’un type de collectivité territoriale et d’une circonscription administrative.
Et comme dans nos mentalités de "prédateurs des biens publics" le privilège de la fonction prime sur le devoir du service, l’on comprend qu’on ne veuille pas avoir "deux capitaines à la tête d’un même type de bateau". Les doublons sont vécus en conflits par ceux qui sont préoccupés par se présenter comme seul "maîtres à bord que par ceux qui ont le souci de se compléter pour rendre un service public aux populations de leurs localités.
L’arbitrage ou la résolution des conflits entre prédateurs au niveau communal/départemental ou régional est est vu en terme d’enlever un des deux larrons. Je reste dans mon analyse sur le niveau de base : commune/département. En fait, il ne s’agit pas de supprimer la fonction de Préfet (à mon avis) mais de redéployer les Préfets au niveau de la province auprès du Haut-Commissaire. A partir de cette position provinciale, ils auront la mission d’assurer avec et au nom du Haut-Commissaire des missions d’assistance technique aux communes et de tutelle administrative.
Pour la région, je suis d’abord pour une réorganisation qui en réduirait le nombre à huit (08) tout au plus. Il s’agirait de réussir une réorganisation administrative avec une vision d’en faire des entités de développement plus viables qui compléteraient/fédéreraient les communes. Le Gouverneur représentant les services techniques déconcentrés au niveau régional composerait avec les Présidents de Conseils Régionaux pour l’assistance technique et la tutelle administrative.
L’enjeu de ces pistes de réforme est d’abord celui des mentalités : dans le contexte de la décentralisation ce qui prime (devrait primer dans les pratiques quotidiennes) c’est le servir des populations par les élus locaux (municipaux ou régionaux) et non les velléités de prédateurs d’être seuls maîtres à bord pour perpétuer les tares d’une administration publique désuète de commandants bouffons.
On est élu local (municipal ou régional) pourquoi ? Pour servir ou pour se servir sur le dos des citoyens ?


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