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Proposition de loi sur le droit de grève : L’Unité d’action syndicale fermement opposée

11 mai 2017, 13:29, par RESISTANT

Deux raisons pourraient justifier cette proposition de loi :
Premièrement, le régime, bien qu’étant au pouvoir et n’étant pas sûr de sa stabilité, il faut créer les conditions de sorte à ce que s’il venait à perdre le pouvoir, et qu’il veuille le reconquérir par des voies putschistes, il faut s’assurer qu’il n’y aura de force en face comme les syndicats, donc il faut les détruire ou au moins empêcher légalement toute action de leur part ;
Deuxièmement, il y a trop de pourriture dans la société, et des voies fortes empêchent de dormir, dont celles des syndicats ; donc il faut aussi les museler et les faire taire. Mais après les syndicats, ce sera le tour des journalistes et des opposants car tout se tient ici : les libertés.
Pour cette deuxième probable intention politique, je rappelle quelques actions qui justifie la volonté tenace de certaines autorités d’affaiblir ou de faire taire les organisations dynamiques de défenses des droits humains telles que les syndicats à travers toutes les manœuvres notamment leur proposition de loi .
En effet, rappelons que :
1. En décembre 2012, du riz a été refusé par la Mali, le Ghana, la Côte D’ivoire. Cela a été reconditionné dans des sacs et déversé sur le Burkina . Les syndicats ont dénoncé et publié même ces sacs, mais rien n’y fit. Pire, des citoyens ont été organisés contre ces syndicats parce que ceux-ci par leur action de contrôle sont contre les commerçants ;
2. En mai 2016, les syndicats du Laboratoire National de Santé Publique ont exigé du gouvernement le maintien et le renforcement du service contrôle des produits alimentaires et les médicaments. Ils étaient obligé d’organiser des sit-in pour cela. Des voix se sont levées pour qualifier ces mouvements d’anarchiques ;
3. Depuis 2016, des syndicats se sont dressés contre l’implantation de cimenterie sur la nappe phréatique à Bobo-Dioulasso. Des voix ont encore été montées pour aller contre ceux-ci malgré les rapports des services techniques en appui ;
4. En janvier 2017, le SYNAMICA, syndicat du Ministère du commerce est monté au crenau pour exiger le respect des textes permettant de collecter des ressources pour renforcer les capacités de contrôle de la qualité des produits de consommation. Des voix se lèvent pour dire de laisser les autorités travailler et qu’il y a trop de grèves. Dans la même année 2017, le SYNTSHA au niveau de la santé a revendiqué qu’il y ait du matériel de qualité et en quantité dans les hôpitaux, il a été traité par une OSC de RSP 2. Le Syndicat des Boulangers s’est dressé contre l’utilisation de produits périmés dans la farine du pain par certaines structures, un militant de ce syndicat a même été licencié en tant que chef de son groupe ayant refusé qu’une farine périmée soit utilisée. L’affaire est même en justice. Malgré tout cela, une OSC est sortie et a tenter de profiter de la période de carême pour vilipender ce syndicat. etc etc etc.
Dans le même sens, ce sont les autorités elles mêmes qui se mettent en avant pour diaboliser les syndicats en distillant des contrevérités sur leurs revendications espérant monter encore les populations contre eux : d’où une proposition de loi liberticide, criminelle et apatride.
Liberticide parce qu’il y a déjà la loi 45/60 qui encadre le droit de grève et qui est bien respectée par les syndicats qui vont en grève ;
criminelle parce qu’elle porte des germes de guerre civile (licenciement/remplacements, plaintes par tierce sur les conséquences : donc voies d’affrontements sociaux) ;
apatride parce qu’elle interdit toute grève contre un coup d’Etat ou toute autre violence contre le peuple Burkinabé. En effet elle dispose que toute grève doit être uniquement pour des revendications professionnelles (indemnités et salaires donc !).
Donc que les populations comprennent que si ce pouvoir arrivent à museler les syndicats, ce qu’elles vivent et dénoncent actuellement n’est rien d’abord !
Courage à nous tous !


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