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Déclaration du RENLAC sur l’affaire Inoussa KANAZOE : La justice doit faire son travail en toute sérénité

3 mai 2017, 14:34, par la paix

Affaire Inoussa Kanazoe : curieux passage du commercial
au pénal. À qui profite le crime ?
Justement dans le dossier Inoussa KANAZOE, je savais que
le REN-LAC du Dr Claude Wetta préparait une déclaration
sur le sujet. Le REN-LAC a communiqué, disons Claude
Wetta a communiqué au nom du REN-LAC.
Je m’en voudrais de ne pas demander à Dr Wetta ou était
son institution chargée de lutter contre la corruption pour ne
pas soulever ce lièvre ? Qu’à cela ne tienne, le REN-LAC a-
t-il approfondi les enquêtes du journaliste ou des
déclarations de tentatives de corruption évoquées par le
capitaine de gendarmerie et le journaliste lui même ? On
pourrait me rétorquer en disant que le REN-LAC n’est pas
une institution judiciaire. Dans ce cas, relayer les
accusations de corruption et de fraude serait donc sa
mission ? Si c’est le cas, alors, Dr Wetta devrait faire une
déclaration a la presse chaque 48h en parcourant nos
pages Facebook.
Il vous souviendra que le même Dr Wetta et son institution
le REN-LAC se sont publiquement et officiellement contredit
au sujet des tablettes Huawei que j’avais soulevé ici sur
ma page avant que cela ne devienne une affaire nationale.
En effet, Dr Wetta trouvait que l’acte de distribué des
tablettes Huawei aux députés n’avait rien de corruption.
Quelques jours après, c’est le secrétariat du REN-LAC qui
publiait une déclaration en parfait contradiction avec son
Patron. J’étais parmi ceux-là qui avaient appelé à la
démission du Dr Wetta à la tête du REN-LAC car cette
contradiction publique de son secrétariat exécutif était
synonyme d’un retrait de confiance.
Bref, c’est pour dire que l’opinion du REN-LAC est vraiment
sujette à débat en ce sens qu’elle n’a pas cerné les
contours du problème avant de servir de reporter de la
conférence de presse de la Procureure.
Venons maintenant au dossier Inoussa Kanazoe.
Dans des posts antérieurs, j’avais démonté en comment
une entreprise bénéficiaire d’une exonération fiscale totale
ne pouvait pas être citée dans une affaire de fraude fiscale.
Depuis 2012, les investissements de Inoussa Kanazoe sont
exonérés totalement de toute fiscalité.
Concernant l’utilisation frauduleuse de l’IFU, il me semble
que la Procureure n’a pas dit exactement le fonds du
problème. Je ne le dirai pas à sa place. Il faudra qu’elle le
dise elle-même. C’est en 2017 que l’IFU a revêtu un
caractère de légal.
Aujourd’hui, j’ajoute 3 autres éléments que j’estime qu’il
faudrait davantage envoyer des détails pour la vraie
appréciation des faits.
1. L’accusation de tromperie du consommateur avec du
ciment avarié.
A ce niveau-là, seul un constat de laboratoire à partir de
prélèvement dans les stocks de l’intéressé peuvent
clairement établir les faits. La procureure dans son point de
presse, n’a jamais fait cas de tests avérés positifs en
laboratoire. Sur quoi donc repose cette accusation ? Y a t-il
une date de peremption sur les sacs de ciments vendus au
Burkina Faso ?
2. Blanchiment de capitaux. Est-ce un rapport du CENTIF
qui le décrit ? Le CENTIF c’est la cellule nationale de
traitement des informations financières du Ministère des
finances. C’est l’organe national chargé de dire s’il y a
blanchissement de capitaux ou non au Burkina Faso.
3. On accuse Inoussa Kanazoe d’organiser des faux en
écriture de commerce. On l’accuse d’avoir créé de fausses
transactions entre plusieurs de ses sociétés pour faire
perdre des taxes à l’État.
Dans la pratique commerciale, une société mère peut
réaliser des opérations uniquement avec ses filiales. C’est
une pratique dite de normale dans le commerce. La preuve,
c’est ce que par exemple la BRAKINA fait avec SODIBO.
Toute la production de la BRAKINA est exclusivement
vendue à la SODIBO qui est entièrement sous contrôle de
BRAKINA. À son tour, la SODIBO revend ses produits aux
grossistes et des grossistes aux détaillants jusqu’aux
consommateurs finaux. Il y a quoi d’inégale dans cette
affaire ? C’est ce qu’on reproche à Inoussa Kanazoe. Là
encore, il faudrait des détails pour qu’on comprenne mieux
sinon à ce stade des faits, il y a des questions légitimes à
se poser.
Maintenant comment est né cette affaire de Inoussa
Kanazoe. Il faut toute suite préciser que c’est une affaire
entre 2 associés (Moussa Kouanda et Inoussa Kanazoe) qui
avait même trouvé un accord à l’amiable.
Des amis, des notabilités coutumières et religieuses
s’étaient impliquées pour trouver une résolution à
l’amiable. C’est ainsi qu’il a été décidé du rachat des
actions de Moussa Koanda. Un protocole d’accords a même
été signé, en plus des témoins, devant un notaire.
Les actions de Moussa Koanda étaient évaluées à 3
milliards plus un apport de 3 autres milliards soit un total
de 6 milliards. Et pour accepter sa sortie des sociétés,
Moussa Koanda aurait exigé et obtenu au total 9,5
milliards. Le 15 décembre 2016, Moussa aurait empoché
son argent. Contre toute attente, un rapport d’expertise
commandité par Moussa Koanda tombe le 16 décembre
2016. Que vient faire donc un rapport d’expertise après
avoir accepté, signé un protocole et empoché 9,5 milliards
pour solde de tout compte ?
Demandez à la Procureure de quel rapport d’expertise
parlait-elle ? Le rapport d’expertise à décharge
commandité par Moussa Koanda ou un autre rapport
d’expertise commandité par le Parquet ?
De ces faits, il faut noter ceci : Comment une affaire
purement commerciale a pu se retrouver au pénal ?
Mme la Procureure doit absolument répondre à cette
question.
Mon opinion est qu’il faudrait davantage élucider cette
affaire non pas pour donner raison à quelqu’un mais pour
comprendre le passage du commercial au pénal. La vitesse
à laquelle Mme la Procureure s’est emparée du problème
laisse penser qu’il y a des enjeux très lourds dans l’affaire.
A qui profiterait la destruction de l’empire Inoussa
Kanazoe ?
Des questions légitimes se posent dans cette affaire.
S’agit-il d’une bagarre d’éléphants économiques dans le
domaine ? Ou s’agit-il d’une dynamique de changement
générationnel dans les affaires ?Y aurait-il un lien avec la
volonté du richissime Inoussa de contrôler le marché des
matériaux de construction jadis contrôlé par un certain
groupe ? Supposons même que les 9 chefs d’accusations
contre l’opérateur économique soient vérifiés ; l’embarquer
directement en prison sans inculpation était-il la première
solution pour la Procureure ? Dans une situation de fraude
fiscale, on n’emprisonne pas. On saisit les actifs lorsque le
contribuable ne s’engage pas à régulariser sa situation.
A qui profiterait la destruction de l’empire Kanazoe
Inoussa ?
"Dit par Lengha Fils"


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