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Avant-projet de Constitution : ‘’ Maintien de la peine de mort ’’, une idée partagée par les forces-vices du Sahel

20 mars 2017, 21:44, par JasiboKonzeoogo

Pas plus tard que ce matin, on pouvait lire sur lefaso.net un article intitulé : "Langues nationales et lutte contre l’incivisme : Cas de la divagation des animaux dans la ville de Ouagadougou (Burkina Faso)".

Les langues nationales sont importantes pour lutter contre la divagation des animaux, mais pas pour permettre aux populations de comprendre l’enjeu que représente la (nouvelle) Constitution ? Les Burkinabè sont-ils sérieux ?

"La délégation de la structure de rédaction de l’avant-projet de Constitution, (...) conduite par Salifou Sangaré, par ailleurs membre de l’équipe d’experts chargés d’éclairer les membres de la Commission constitutionnelle sur les aspects techniques" avait pour objectif "de présenter les résultats des travaux de la Commission constitutionnelle et, en retour, recueillir les amendements des populations du Sahel". La délégation peut-elle nous dire si elle s’était assurée auparavant que les populations du Sahel avaient pris connaissance du contenu de l’avant-projet de constitution ? DANS LEURS LANGUES RESPECTIVES, étant entendu que le taux d’alphabétisation en francais dans le Sahel ne doit pas être particulièrement élevé ? Les débats se sont-ils déroulés en francais ou ont-ils pris en compte le fait que tous les représentants des populations du Sahel ne parlent (et ne lisent) pas forcément le francais ? En proposant un niveau d’instruction minimal pour être éligible à la représentation nationale, a-t-on pris en compte le fait que risquent d’être exclus d’office toutes celles et tous ceux qui n’ont pas été scolarisés/qui n’ont pas fait d’études en langue francaise ?

Espérons que le reste du pays ne suivra pas le Sahel dans cette logique myope consistant à vouloir maintenir la peine de mort pour des raisons de dissuasion.

Espérons que les Burkinabè ne se feront pas honte à eux-mêmes : S’encenser pour une "révolution populaire" et oublier "le peuple" quand on passe aux choses sérieuses : imaginer un autre Burkina.

Mais j’oubliais : Personne n’a dit que la nouvelle constitution représentait l’effort d’imaginer un nouveau Burkina...


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