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Avant-projet de Constitution de la 5ème République : Constitution de la trahison ?

18 mars 2017, 01:56, par Boinzem

Dans un article publié sur Lefaso.net le 30 Aout 2005, vous pourrez lire les arguments de Salif Diallo, alors ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) invité de la rédaction des Editions Sidwaya le 15 Août 2005 où il se prononcait pour justifier la dernière révision Constitutionnelle et la candidature de Blaise COMPAORE à l’élection présidentielle du 13 Novembre 2005.

A la question de S. : Vous avez été le premier à affirmer que le président Blaise Compaoré sera candidat à l’élection présidentielle de 2005. Cela est aujourd’hui une réalité. Etiez-vous sûr de votre pronostic ? Blaise Compaoré n’a-t-il pas hésité entre temps avec les diverses attaques contre sa candidature ?

Salif Diallo : Effectivement en 2004, dans une interview accordée à l’Observateur Paalga, j’avais déclaré que le président Compaoré sera notre candidat. Cela pas parce qu’il me l’a confié contrairement à ce que les gens pensent. Je suis parti d’une simple analyse de la situation politique aussi bien de notre pays qu’au sein de notre parti, le CDP. Je me suis dit qu’au regard de la Constitution, de la loi, le président Compaoré peut se présenter. C’est là une lecture juridique.

Au regard aussi des tâches qu’il a à accomplir, j’ai personnellement pensé qu’il n’était pas à bout de ses tâches. Pour ce faire, il n’avait aucune porte de sortie et aucune échappatoire pour ne pas être candidat. Sinon cela allait s’apparenter à une sorte de trahison de son parti. En politique souvent, chaque individu est dans un collectif et il pense dans celui-ci en termes d’ambitions collectives et de programme à exécuter. Je n’ai pas consulté le président Compaoré à l’époque. Je suis parti d’une simple observation de la scène politique tant à l’intérieur de mon parti que des forces en présence.

S. : Et si le président Compaoré avait refusé de se porter candidat le 10 août 2005 ?

Salif Diallo : Il aurait été jugé par nous, les militants de son parti (le CDP).

S : Que répondez-vous donc à ceux qui affirment que ce n’est pas en dix (10) ans que le président Compaoré réaliserait ce qu’il n’a pas pu réaliser en dix-huit (18) ans ?".

Réponse de Salif Diallo : Nous avons un bilan. Ce qui a été fait aujourd’hui ne l’était pas en 1991. Je regrette. En 1991, nous étions à 15 000 forages pour prendre un secteur que je connais. Aujourd’hui, nous sommes à 42 000. Malgré les défis qui restent à relever dans ce pays, il faut être honnête et reconnaître qu’il y a eu du boulot qui a été accompli. Je refuse d’être pessimiste. Je ne pense pas que ceux d’en face puissent en faire autant dans notre contexte. Le Burkina Faso n’étant pas le nombril de la terre, un pays pauvre ne peut se bâtir dans l’autarcie et l’incantation. Au plan politique, l’un des acquis du président Compaoré, c’est d’avoir su donner et contribuer à la création des espaces de liberté dans ce pays pour qu’aujourd’hui, nous ayons quinze (15) candidats à la présidence. Sous d’autres cieux, pour se déclarer candidats il faut mesurer 1,80 m, peser 50 kg, ne pas être de telle ethnie, etc. Et je crois qu’aujourd’hui, il faut rendre à César ce qui est à César. Le président Compaoré a ouvert en tout cas une ère de liberté démocratique. L’Etat de droit se consolide malgré ses insuffisances. Tout n’est pas parfait mais aujourd’hui même nos opposants doivent saluer cet acquis qu’est la liberté politique retrouvée. Je suis sûr que si certains parmi eux accédaient au pouvoir, il n’y aura plus d’Etat de droit dans ce pays parce qu’ils ont toujours professé, défendu et œuvré pour un état totalitaire...suivez mon regard". Maintenant on sait vers qui allait son regard. C’est ça on appelle "blaguer tuer". Qui aurait pu résister à un tel griotisme ????

Pourtant, après il a osé accuser l’autre de "patrimonialisation" du pouvoir. Et il va exactement jouer le même tour à Roch Marc après la révision constitutionnelle en cours.


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