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Situation politique au Burkina : Ping-pong entre pouvoir et opposition, croc-en-jamberies et déraison politiques

23 février 2017, 09:01, par YAAM SOBA

K. Marcel Marie Anselme LALSAGA (KAMMANL) tout d’abord, l’opposition constitue un contre-pouvoir : elle permet d’éviter que la majorité, une fois parvenue au pouvoir, n’ait la tentation de mener une politique portant atteinte aux droits et libertés. C’est pour cela, qu’au Burkina l’opposition dispose de différents moyens : la mise en cause de la responsabilité gouvernementale devant l’Assemblée nationale par la motion de censure, la saisine du Conseil constitutionnel, les questions posées au gouvernement dans les enceintes parlementaires...

L’opposition représente aussi la possibilité d’une alternance politique : elle participe à l’existence du pluralisme politique, qui est une des bases de la démocratie. Ce pluralisme permet de choisir ses gouvernants. Or, il n’y a de choix véritable que si l’électeur peut se prononcer entre plusieurs possibilités. Ainsi, l’opposition, en proposant un nouveau cours à la politique nationale, permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d’un recours. Avec les moyens, évoqués plus haut, à la disposition des parlementaires, elle peut manifester son désaccord envers la politique suivie et tenter de retarder sa mise en œuvre.

Enfin, l’opposition permet aussi de renouveler le personnel politique : lorsque la majorité perd le pouvoir, une nouvelle génération d’hommes politiques peut trouver une place de choix dans l’opposition et se préparer ainsi à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une victoire à venir.

Il ne faudrait pas voir l’opposition comme un groupe de pression qui vise à déstabiliser le pouvoir en place, mais plutôt comme un lobby qui consiste à provoquer le débat et à obliger le gouvernement à s’expliquer. Et, dans une démocratie normale le chef de file de l’opposition a un rôle très important à jouer. Il est appelé à agir comme un chien de garde des intérêts des citoyens face au pouvoir.
Posez vous la question que serait la vie politique au Burkina Faso sans l’opposition politique ?

Pour conclure, je me permettrais de donner un petit conseil à notre chef de file de l’Opposition : « Chacun son métier et les vaches seront bien gardées. »

YAAM SOBA


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