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Bilan d’un an du régime de Roch Kaboré : « L’opposition aux abois », répond le MPP

12 février 2017, 23:07, par Boinzem

L’insurrection d’Octobre 2014 a été justifiée comme une réaction populaire contre la mauvaise gouvernance, les abus de l’ancien régime. Après l’insurrection de 1966, on peut dire que le peuple burkinabè fait maintenant figure de peuple modèle dans sa réaction allergique contre les mauvais gouvernants. Cela a été applaudi dans le monde entier comme un bon exemple et des tentatives vaines ont été faites pour l’exporter dans d’autres pays africains. Qui est ce peuple qui réagit et comment il le fait ? L’analyse de la dernière insurrection montre que le peuple peut être instrumentalisé et utilisé par des acteurs politiques à des fins de conquête du pouvoir.

Au Burkina Faso, la culture démocratique est encore si faible que la scène politique s’apparente plus à une jungle. On constate que bien des acteurs politiques burkinabè refusent de quitter leurs postes quand il le faut. Ce refus de quitter les postes décisionnels favorise le désordre et l’instabilité politique. Cela laisse paraitre que finalement ce n’est plus la qualité des acteurs qui déterminent leur présence et maintien aux postes de décision mais plutôt leurs capacités à résister, contrer, déstabiliser ou débarquer d’autres concurrents.

Au Burkina Faso, les nombreux coups d’état et les mouvements insurrectionnels, du reste interdits dans le Code pénal, montrent que bien souvent, ce n’est pas le peuple, spectateur et mandataire, qui exclut les acteurs indésirables ou présentés comme tel. En définitive, les peuples ne réagissent pas spontanément comme les spectateurs de théâtre face à une scène déplaisante ou dramatique. En définitive, la volonté du peuple devient secondaire car il est consulté à posteriori pour légitimer et avaliser la présence du vainqueur du duel des acteurs politiques sur scène. En changeant ainsi les règles de dévolution du pouvoir et de la représentation dans les instances nominatives et électives, tout le peuple devient responsable d’une fréquente erreur de casting dans le choix des acteurs politiques appelés à gouverner. Ainsi naissent et se perpétuent les simulacres de démocratie qui briment les droits des citoyens et freinent le développement du Burkina Faso.


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