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Extrémisme religieux : Ces zones du Burkina Faso qui se radicalisent en silence !

9 février 2017, 11:08, par Kôrô Yamyélé

- Chers internautes, voilà des faits que je vais vous relater sur Amadou Koufa  :

Où se cache-t-il ? Et d’abord, est-il toujours en vie ? Le plus grand flou règne autour de ce personnage devenu en quelques années une légende dans le Macina. Et chacun au Mali croit connaître la vérité :

- Il est mort à Konna en 2013, lors de l’attaque des avions français, disent certains,
- Il y a eu des enregistrements qui ont circulé, et dans l’un d’eux, il décrivait les préparatifs de l’attaque de Konna en janvier 2013, preuve qu’il n’aurait pas péri sous les bombes françaises à ce moment-là, racontent d’autres,
- Il aurait été aperçu à des réunions de fondamentalistes en Mauritanie dans les années 1990, au Nigeria en 2002, etc.,
- En 2009, certains disent l’avoir vu à Bamako, avec Iyad Ag Ghaly, manifester contre le code de la famille,
- Un homme se souvient l’avoir vu à Diafarabé vers 2010 et dit : ’’Il a passé deux jours et deux nuits dans les quatre mosquées du village. Tout le monde venait, c’était impressionnant. Des gens voulaient lui donner de l’argent, mais il ne l’acceptait pas’’,
- Un autre n’a pas oublié son passage à Dioura, en 2011 et dit : ‘’Il a eu beaucoup de succès. Il arrive à captiver les gens’’. À cette époque, il s’installe dans le village de Ganguel, près de Ténenkou. Il prédit alors l’occupation du nord du pays et laisse entendre que Mopti sera la capitale du nouvel ‘’État islamique’’,
- Ceratins raconte qu’en 2012, quand les groupes jihadistes prennent le contrôle de Tombouctou, de Kidal et de Gao, mais pas de Mopti, Amadou Koufa disparaît. On le revoit quelques mois plus tard avec Iyad à Tombouctou, puis dans les environs de Konna en janvier 2013, juste avant l’assaut sur le Sud qui sera fatal aux jihadistes et provoquera l’intervention de l’armée française,
- Il est en vie et se cache avec Iyad Ag Ghaly au nord de Kidal, dit un autre,
- Il est proche de Fassala, en Mauritanie, tout près de la frontière avec le Mali, soutient un autre,
- Un proche du président Ibrahim Boubacar Keïta affirme de son côté qu’il sera bientôt sous les verrous. Attendons de voir car avec le pouvir des grands boubous au Mali, rien n’est sûr !

Petite histoire  : Koufa n’est pas son vrai nom. Il l’a emprunté au village de son enfance qui est justement Koufa, situé dans le cercle de Niafunké, au nord de Mopti. Certains le disent Cissé, d’autres le disent Diallo. Il serait issu d’une famille de marabouts réputés. Son demi-frère est l’actuel imam de Koufa. Enfant, il ne fréquente que l’école coranique. Très vite, ses maîtres se rendent compte qu’il est doué. Une fois qu’il maîtrise le Coran, il est envoyé à Dili, un village de pieux, proche de la frontière mauritanienne, pour parfaire ses connaissances. Puis il passe de marabout en marabout dans la zone de Sévaré. C’est là qu’il commence à prêcher et à dénoncer l’imposture et l’hypocrisie des aristocrates et des marabouts qui selon lui, ‘’se font nourrir par des enfants de sept ans’’ (les talibés ou garibous). Le succès est immédiat et les peuls disent que : ‘’Jamais nous n’avons entendu de si bons prêches depuis Sékou Amadou’’. Par la suite, les radios locales passent ses prêches en boucle. Puis on s’arrache ses cassettes.

Chaque matin, il va se recueillir auprès du mausolée de Sékou Amadou avant de partir à Sévaré ou dans un village des environs pour prêcher. Pour certain ‘’S’agissait-il d’un calcul pour faire son entrée dans l’illustre famille de Sékou Amadou  ?’’. Toujours est qu’en 2008, il demande l’une de ses filles en mariage. Les frères refusent en disant : ‘’Il n’est pas d’une bonne famille’’. Amadou Koufa prend très mal la chose et dénonce de plus belle ces ‘’aristocrates’’ qui ne connaissent rien au Coran mais jouissent de positions héritées de leurs aïeux, quand des hommes comme lui voient leur ascension sociale bloquée.

Par Kôrô Yamyélé


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