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Bassolma Bazié, secrétaire général de la CGT-B : « Il n’y a pas une volonté politique engagée d’améliorer de façon conséquente les conditions de vie des travailleurs »

30 janvier 2017, 09:52, par ad piig ka son nou yé !

"Il faut créer de la richesse..."

Belco, comment créer de la richesse si tout ce qui est instruit s’engouffre dans des bureaux climatisés pour attendre un salaire ? Qui dit création de richesse, dit création de valeur ajoutée. Autrement dit, on produit et on vend à une valeur supérieure au coût de production. Quelle valeur ajoutée le fonctionnaire dont tu plains le sort crée t-il ?

Le fonctionnaire est certes utile à la bonne marche de l’ensemble. Mais si dans un pays la plupart de ceux qui ont des connaissances théoriques ne les mettent pas en pas en pratique pour générer des biens et services vendables, mais se contentent de les offrir à l’Etat en contrepartie d’un salaire, comment penses-tu qu’on puisse avoir autre chose que des perdiem ? Vois toi même : la plupart des entités véritablement génératrices de valeur ajoutée sont detenues par des structures étrangères ou...par des nationaux semi ou totalement analphabètes.

L’économie est portée en grande partie par ceux que le système éducatif n’a pas accueilli ou a rejeté. Ce sont ceux-là qui produisent le peu qu’on arrive à faire. Et ceux que tu appelles les fonctionnaires, formés à grands frais se chargent de tout dissiper.

Et pour être franc, si la CGTB mettait autant d’energie à faire cultiver des champs d’igname ou de pomme de terre, à dispenser des formations sur l’elevage de poulets, ou de caprins à ses militants, plutôt que de se plaindre sans fin de ce que le gouvernement fait ou ne fait pas, elle indiquerait par là, à la jeunesse montante, comment être utile à son pays.

Mais une surenchère de grèves ou de menaces ne saurait être la clé du developpement du pays.

Je ne dédouane pas pour autant le gouvernement, qui n’a jamais non plus été en mesure de valoriser l’expertise nationale. Nous sommes un pays aux ressources naturelles très limitées. Mais nous av(i)ons une jeunesse travailleuse. Pour des raisons de populisme, on lance des projets foireux d’installation de jeunes dans des espaces amenagés. On fait un tapage médiatique et après on abandonne tout. Pas sans avoir dissipé tout le financement annoncé.

Nous avons également des compétences intellectuelles que nul n’exploite. Pour un oui ou un non, on lance des appels d’offres internationaux avec des critères permettant d’exclure toutes entités (personnes morales et physiques) nationales. Et c’est relativement facile à faire. Il suffit d’exiger un chiffre d’affaires exhorbitant et le tour est joué. Comme ça, aucune société ou personne Burkinabè n’est autorisée à participer. Même si techniquement elle est capable.

En Côte d’Ivoire, une loi reserve desormais un certain pourcentage des marchés d’Etat aux pme-pmi. Ces petites structures vont acquérir de l’expérience et venir coiffer les notres ici, dans le cadre des accords uemoa ou cedeao. Et on paraitra encore une fois ce que nous voulons qu’on voit de nous : des idi.ts !

Belco, tu sais pourquoi nous nous n’avançons pas ? C’est parce que jusqu’à present nous n’avons été dirigés que par des salariés justement. Un salarié peut créer de la richesse s’il est dirigé. Autrement, il attend son salaire. Quand on sait créer de la richesse par soi-même, on n’aspire pas à être salarié. Compte les membres de notre gouvernement qui sont autre chose que des salariés et tu pourras tirer ta conclusion par toi même.

Je passais...


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