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Avant-projet de Constitution : Le mandat des députés limité à deux aussi

12 janvier 2017, 16:37, par Mechtilde Guirma

Seigneur Dieu !

Pour dire vrai, nous sommes purement et simplement revenus au statu-quo ante de la démocratie que le système néo colonial nous avait imposé voilà plus de 60 ans maintenant. Avec cette Constitution, nous sommes revenus brutalement à la case départ. Donc pas de changement : « vos êtes trop pauvres pour vouloir prétendre vous mesurer à nous avec une démocratie qui donnerait des leçons à notre système d’Occident : Allez, revenez donc à la simplicité des Institutions : Exécutif, Assemblée National, système judiciaire, suffrage universel, point barre. C’est déjà beaucoup pour votre budget. Le reste c’est pour nous : ni vus ni connus », semblent nous dire de façon ironique, au nez et à la barbe, les forces occultes avec leurs alliés locaux.

Et pourtant c’est clair comme l’eau de roche. Voyons donc le cheminement ensemble :

J’ai fait une proposition de démocratie. Ce fut une levée de boucliers de tous les milieux de haute autorité :

1) l’Intelligentsia qui certainement se posait la question de savoir qui j’étais moi, cet énergumène de femme pour venir leur proposer une démocratie à eux, grands professeurs de droit et de Sciences politiques, avocats et hommes de culture renommés et galonnés.
2) Exactement la même mentalité que mes propres frères auxquels je n’avais « certainement rien à leur apprendre ». Ni de la tradition, encore moins dans les questions religieuses. Et d’ailleurs qu’est-ce que je pouvais leur apprendre qu’ils ne le sussent déjà, il leur suffisait donc de reprendre, d’ajouter ce qu’ils entendaient et ignorer le reste royalement. Mais ce qui pouvait les arranger le plus, c’était de me faire taire à jamais par toutes sortes de moyens. N’oublions pas que « la fin justifie les moyens ».

Cependant discrètement aussi et fins observateurs, des hommes de grandes cultures, des professeurs de philosophie peu bavards (notamment Dagara et Samo) et de ministre et d’anciens ministres de culture de l’époque ont vu en moi, une femme qui pouvait faire la différence. Aussi sous leur influence j’ai donné des conférences sur la question. La chose prit une proportion internationale. Ce qui a suscité les inquiétudes des forces occultes. Cependant il y eut d’autres forces internationales et nationales très effacées pour me sauver jusqu’à la vie.

Du côté religieux : les deux principales têtes (à l’époque) de l’Église-famille de Ouagadougou, des évêques notamment du pays Dagara m’ont soutenue et même envoyé des félicitations et des encouragements.

Les musulmans après mon passage à la télévision, trois fois de suite ont surveillé mon passage à Rood-wooko, et m’ont récité des versets de Coran en Bénédiction. La présidente de l’Association des Femmes musulmanes m’a téléphoné pour me féliciter et encourager.

Du côté de la FEME, les dirigeants n’ont cessé de me féliciter. Et la Présidente de l’Association des Servantes du Christ à chaque fois qu’elle me rencontrait ne cessait de m’exhorter.

Du côté des coutumiers, une partie était déjà pervertie par le pouvoir, et les nouveaux venus avaient été imposés par le régime au grand dam du moro-naaba qui, pourtant, avait été prévenu par la Napoko de Kouritenga Yasmina Zoungrana qui s’était fait accompagnée par moi-même.

Un jour, un collègue du Mon Ministère m’a dit : « Vous savez Madame, autant vous avez des ennemis dans ce ministère, autant vous avez aussi des amis ». Un autre s’exclama d’admiration devant moi et dit : « Mais, madame, vous vous battez sur tous les fronts !!! »

Du côté de ma famille, c’est là que les choses se corsèrent davantage dès ma visite au président Blaise avec deux femmes : en témoigne les passages (page 41 et 42) d’un livre dont l’auteur est le père René Guirma ou mon nom a été mêlé à un tissus de mensonges et pire, dont l’agente manipulée était précisément Solange Tanpsoba la sœur d’Achille l’une de celle qui m’a accompagnée chez Blaise pour lui parler de mon projet de Constitution. Et le résultat : cet embrouillamini et cette cacophonie démocratique.

En effet une confusion savamment préparée dans des officines occultes par un groupe de notables (Pacéré-Jouve et autres locaux), en pervertissant tout, en cassant ma famille, en semant la zizanie etc., rien que pour ramener la barque de la démocratie à leur choix, et comble de cynisme, braque notre jeunesse sur un héros du nom de Sankara, pour entretenir comme consolation de nos malheurs l’illusion d’une vraie démocratie perdue à jamais. Une illusion dont il serait très difficile de faire comprendre à cette jeunesse que même leur héros était précisément la fabrication de ces forces occultes.

Mais chers amis à tous ceux qui m’écoutent et veulent m’entendre, ne perdez pas courage. Le meilleur reste à venir et peut-être sous peu, pour peu que vous vous ressaisissiez pour comprendre que ce n’est pas encore la Constitution qu’il nous faut et que cette démocratie, dont nous rêvons, requiert d’abord la conversion de nos cœurs contre la haine, donc la vérité, la justice, la réconciliation et l’inclusion de toutes les parties prenantes : politiques ou sociétés civiles, religieux comme laïcs, ethniques comme coutumiers et aussi l’écoute et la participation de toute les parties à l’élaboration de cette Constitution surtout ceux et celles qui en ont fait des propositions. Pour cela il faudrait d’abord sécuriser le pays. Courage à tout le monde, l’obscurité se dissipera bientôt. Dieu y veille.


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