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Le calvaire d’un petit ange à l’hôpital National Blaise Compaoré

23 décembre 2016, 21:05, par Sylvanus

Courage à vous et à toute votre famille Monsieur.
Moi j’ai perdu mon enfant et failli perdre aussi sa mère dans des circonstances difficiles au CMA du 30. Je ne vais pas rentrer dans les détails parce que j’ai déjà signifié au personnel médical qui s’est occupé de ma femme que je m’en remettais à Dieu. Donc je tiendrais parole.
Mais ce que je tiens à dire c’est que, même si globalement au Burkina on aime s’en remettre à Dieu plutôt que de vouloir trainer un personnel médical qu’on estime avoir mal fait son boulot et nous avoir ainsi causé un préjudice grave en justice, il y a une alternative. Que ce soit à l’hôpital ou dans n’importe quel service public, je pense que si on se sent lésé d’une manière grave avec un sérieux préjudice constatable, on est en droit de demander réparation auprès de l’employeur du fonctionnaire fautif, c’est-à-dire l’État dans la plupart des cas. Quand vous portez plainte contre un individu pour faute dans l’exercice de sa fonction, l’infraction est souvent difficile à établir, avec un environnement opacifié par le corporatisme systématique et les entraves administratives et judiciaires. Mais lorsque vous présentez un préjudice réel devant un tribunal et demandez simplement réparation, je pense que c’est plus simple d’apprécier votre préjudice, d’en faire un lien de cause à effet avec la manière dont l’ADMINISTRATION (et non l’individu) vous a traité, et de statuer sur la réparation. Sans être féru de droit, je pense que si on fouille bien on peut trouver matière à poursuivre l’État à chaque bavure de ses agents. Ainsi, quand l’État souffrira suffisamment de son porte-monnaie, il apprendra à être plus regardant quant au professionnalisme de ses fonctionnaires. Sinon entre nous, quand le mal est déjà fait (surtout décès), quelque soit ce que le fautif subira comme châtiment, en quoi est-ce que cela vous soulagera ? Pour moi s’il faut choisir je préfère prendre mon dédommagement qui pourra servir (orphelins, veuf/veuve, famille, etc.), et aussi face à ma conscience religieuse je pourrai dire que je n’ai rien oublié mais que j’ai pardonné à l’individu. Quant à l’État, son rôle est de mettre à ma disposition quand j’en ai besoin, un personnel hautement professionnel pour bien s’occuper de moi. Donc s’il arrive des défaillances graves, il répond et c’est tout. C’est notre contribution à tous qui fait fonctionner l’État, donc on est en droit d’exiger de lui un service impeccable. D’ailleurs je pense pour finir, que ces genres de procès arrangent finalement tout le monde, surtout les avocats parce que c’est plus motivant quand on pense que la cause est défendable et les retombées probablement substantielles. Ou bien les gars ? Avis aux juristes avertis pour nous éclairer là-dessus.


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