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Situation sécuritaire nationale : Les propositions de Zacharia Soulga au président du Faso

21 décembre 2016, 04:49, par sidwaya sorgho gomis

Que nos vaillantes forces armées, nos autorités politiques et nos érudits des questions de sécurité et de la chose militaire nous excusent d’avance de nous mêler du débat suscité par ces attaques de djihadistes devenues récurrentes sinon inquiétantes. Le burkinabè lambda ne connaît peut être rien de la chose militaire ni des questions de sécurité d’état, mais il connait suffisamment l’importance de sa propre sécurité qui est étroitement liée à celle du pays. La sécurité du citoyen lambda conditionne sa santé physique et mentale. Pour cela, chères autorités militaires et politiques chers savants en matière militaire et sécuritaire soyez compréhensifs que le burkinabè lambda se mêle de ce qui le dépasse sans doute mais qui le concerne entièrement.

Quatre vérités incontestables transparaissent dans l’écrit ci-dessus publié par le fasonet :

1- Notre armée est vulnérable ! Pegguy Ouédraogo (présentatrice du 20 h de la Tnb le jour de l’attaque de Djibo) a posé clairement la question au ministre de la sécurité et celui ci de répondre à peu près ceci : "les kalachnikovs de nos forces armées ne peuvent rien face aux 12-7 des djihadistes". Ce n’est pas sérieux de la part de cette autorité. Au cours de ce 20 h on a montré un véhicule blindé de l’armée burkinabè équipé d’une arme certainement aussi sophistiqué qu’un 12-7. Ce véhicule portait les traces de l’attaque. Notre armée est vulnérable et à priori cette vulnérabilité n’est pas liée à l’armement.

2- Notre armée n’a pas toujours été vulnérable. Rappelons nous de "l’armée du peuple" durant la période 1984-1987 et même bien avant.

3- Nous ne donnons pas l’impression d’être un pays en guerre. Et pourtant nous sommes bien en guerre. Ne parler surtout pas de guerre asymétrique qui semble être un justificatif imparable. D’ailleurs les soldats burkinabè savent gagner les guerres asymétriques ; ce n’est pas l’ex RSP (une armée dans l’armée) qui dira le contraire. Si on se savait en guerre on ne continuerait pas à envoyer des contingents "maintenir la paix" à l’étranger pendant que ceux qui sont sur place ne sont pas en paix à cause des djihadistes. C’est une question de logique et de bon sens pour le burkinabè lambda. Ce serait dommage que la logique militaire soit autre.

4- Parmi les mesures à prendre pour revigorer l’armée afin qu’elle puisse faire face aux djihadistes il y’a certainement une réorganisation à faire et elle est très urgente. Le burkinabè lambda qui observe de loin l’armée burkinabè voit la nécessité de cette réorganisation depuis au moins 2011 année des mutineries des moins gradés. Le 1er novembre 2014 jour où l’armée a désavoué son général de chef pour soutenir un lieutenant colonel serait la mutinerie des plus gradés. Les événements de septembre 2015 (où la sécurité du burkinabè lambda a été rétablie par les plus jeunes des gradés devant la passivité des plus âgés des gradés), consacreraient la mutinerie des jeunes officiers.
Une armée où chaque catégorie de la hiérarchie se mutine a nécessairement besoin d’une réorganisation. ça, c’est aussi une logique du burkinabè lambda.

De toutes les façons, il faut se rendre à l’évidence : si en devenant soldat le burkinabè lambda risque une mort prématurée due à l’incurie des chefs politiques et militaires je crois qu’il finira par s’abstenir.

Encore une fois chères autorités politiques et militaires si le burkinabè lambda se mêle de votre débat c’est parce qu’il sent sa propre sécurité (qui est étroitement liée à celle de son pays) menacée. Faites en sorte que le Burkina ne s’effondre pas comme l’a été son voisin en 2012-2013 suite aux attaques des Touaregs d’abords et des djihadistes ensuite.

Rappelez vous, en 2013 une autorité politique française proche de l’Elysée avait dit en réponse à une question d’un journaliste, que l’autre pays susceptible de s’effondrer comme le est le Burkina. L’affirmation avait soulevé un tollé en son temps dans les milieux officiels burkinabè. Certains de ceux qui étaient montés au créneau sont encore là.


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