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Bobo- Dioulasso : Les agents des collectivités ont marché contre la trésorerie régionale

11 décembre 2016, 13:32, par Opinion

A tous ceux qui s’acharnent sur les Agents du trésor, lisez moi attentivement ! Je m’excuse à l’avance pour la longueur de l’écrit !

Les agents du Trésor, des Impôts et ceux du contrôle financier, principaux acteurs de l’élaboration, de l’exécution et du contrôle des budgets des collectivités locales ne sont pas régis par la fonction publique territoriale. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas été recrutés et formés à l’Ecole Nationale des Régies Financières (ENAREF) pour travailler à priori pour le compte d’une quelconque collectivité territoriale. Mais à la faveur de la politique de décentralisation intégrale voulue et mise en œuvre par l’Etat centrale, les communes et les régions sont autonomes dans leurs principes de fonctionnement. Mais compte tenu du fait qu’elles n’ont pas la capacité technique et opérationnelle nécessaire pour assurer cette fonction, l’Etat les accompagne par la désignation (je dis bien désignation, pas nomination) d’un Trésorier Régional ou d’un Percepteur qui sont des comptables publics de l’Etat pour gérer, parallèlement aux opérations budgétaires de l’Etat centrale, les budgets des collectivités de leur ressort territorial en tant que Receveurs Municipaux. A ce titre, tous les agents qui sont sous la coupe du Trésorier (au regard des textes de la fonction publique burkinabè) accompagnent celui-ci dans sa fonction de Receveur Municipal. En contre partie, ce dernier est motivé à chaque fin du mois par des indemnités pour le travail accompli. Pour être très précis, seul le Trésorier et son Fondé de Pouvoirs bénéficient d’indemnités compensatrices pour le travail énorme abattu par les agents à la base sur les opérations des collectivités.

Il convient de souligner que pour ce qui est du Trésor, si vous ôter la charge supportée par les agents pour traiter les opérations des collectivités, il n’en restera que celle pour laquelle l’agent est rémunéré en terme de salaire et autres avantages et ils cesseront pour certains d’aller au travailler les samedis et les dimanches. L’on pourrait même supprimer au moins deux (02) services sur six (06) au total. Sans oublier la responsabilité financière qui pèse sur ces agents dans le traitement de ces opérations jusqu’à leurs quatrièmes générations. Beaucoup son d’ailleurs en prison pour des fautes de gestion.

Mais depuis plus de dix (10) ans, des maires ont vu bon de trouver un mécanisme de motivation pour reconnaître les efforts fournis et la responsabilité qui pèse sur ces agents dans la mobilisation des ressources de la commune, la gestion de la trésorerie, la tenue de sa comptabilité etc. Certains maires de villes comme Ouagadougou et Banfora (pour ne citer que cela), ont d’ailleurs formalisé cette décision par la signature d’une convention avec des termes claire et précis depuis des années.
Celui de Bobo, en recevant le projet de convention des agents adopté en Assemblé Générale depuis juillet 2016 a joué sur le dilatoire pour refuser d’examiner la convention en 2016. Chose que les agents ont déploré mais accepté dans un esprit d’ouverture et de dialogue. En revanche, ils demandent à Monsieur le maire, une légère revue à la hausse du montant (par voie de décision modificative bien entendu) alloué dans le budget par ces prédécesseurs et qui n’a bougé depuis 8 ans. Il faut préciser ici que pour ce montant, la moyenne reçue par chaque agent dépasse à peine 50 000 FCFA l’an. Et même en cela, les agents sont allés dans le même esprit de dialogue et d’ouverture et étaient donc prêts à toute concession.

Monsieur le maire, au lieu de privilégier ce dialogue menacera qu’il est formellement contre cette prime qu’il juge d’ailleurs illégale et infondée et mieux il signe rapidement le mandat de la prime avec son montant traditionnel de 2008 qu’il fait déposer immédiatement au Trésor. Cette attitude du maire a naturellement choqué les agents qui ont décidé de suspendre temporairement le traitement de certaines opérations de la commune de Bobo. Contrairement à ce que le maire veut faire croire à l’opinion publique, cette suspension ne concerne pas les salaires des innocents agents communaux. Nous n’étions d’ailleurs pas à la période des salaires.
La suite de l’histoire, vous la connaissez chers internautes !!! Le premier responsable d’une ville, qui pour des questions domestiques auxquelles lui seul semble d’ailleurs avoir la solution, qui lance un mouvement après avoir instrumentalisé un groupe de syndicat et les balayeuses de la brigade vertes et qui se base sur des allégations mensongères (blocage des salaires par le Trésor) pour organiser une marche menaçant la quiétude et semant le désordre dans sa propre collectivité, je vous laisse vous même tirer les conséquences !!

Le vin ayant été tiré par le maire, il fallait le boire ! A ce stade s’il peut encore lui rester un minimum de crédibilité, il doit revenir à la table de négociation ! Dans le cas contraire, il creuse lui-même sa propre tombe ! Dans tous les cas, nous, on s’en fout point barre !!!


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