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Grève des agents de santé : « il faut que les uns et les autres puissent mettre de l’eau dans leur vin », dixit Smaïla Ouédraogo

23 novembre 2016, 17:33, par Sidpawalemdé Sebgo

Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est celui des pratiques de l’ancien régime qui se perpétuent encore aujourd’hui, en particulier chez certains ministres :

1°) En situation de revendication, l’autorité se hérisse, commence à brandir le manque de moyens et la menace, sans même écouter ni voir la pertinence et la faisabilité.
2°) A l’étape suivante, c’est le mensonge, la manipulation de l’opinion et des chiffres pour parler de "grève peu suivie", de "peu de représentativité de ce syndicat" et de demandes exagérés", sinon de plateforme satisfaite à 90% (même quand ce n’est pas vrai).

Ces mauvaises habitudes ont conduit à la radicalisation de certains acteurs, qui entendent que leurs mouvements sociaux aient une visibilité réelle et ne soient pas "négligés". D’où le recours à des méthodes "musclées" comme le refus du service minimum, voir le blocage du fonctionnement de certains services ou outils de travail, à la limite de la légalité. Sachant que c’est ainsi que les magistrats ont obtenu la satisfaction de leurs demandes, c’est faire un mauvais procès aux autres corps que de leur reprocher de faire la même chose.

Dans le passé, c’est le service minimum et les réquisitions qui ont fondé certaines autorités à refuser le dialogue, voir à s’exprimer de façon orgueilleuse et méprisante car estimant comme l’un d’entre eux l’a dit "que vous pouvez grever jusqu’à l’année prochaine" ou "marcher jusqu’à la lune". L’actuel ministre a semble-t-il non seulement compté sur les réquisitions, mais sur la désolidarisation de "son" syndicat des médecins pour lancer un bras de fer qu’il croyait gagner haut la main. Et comme pour la CAMEG, les dégâts collatéraux de ses "bagarres" d’orgueil et de préséance ne semblent pas l’intéresser. Pourquoi les agents de santé devraient-ils donc être plus royalistes que le roi et se soucier plus de la santé de la population que les "premiers responsables de la santé" du pays qui eux visiblement s’en foutent ? Violente question...

Quand à la supposée "importance" de chaque corps de métier, c’est justement le non fonctionnement de ce corps de métier qui permets de savoir son importance. De ce point de vue, je ne sais pas pour les autres mais moi j’estime la santé plus importante que la justice, car il faut vivre pour demander justice. A quand une refondation du système de rémunération des agents publics pour plus de justice au Burkina Faso ?


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