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ONATEL : Les travailleurs s’insurgent contre le « dilatoire » de la direction générale

14 octobre 2016, 01:40, par Voltaïque

Et oui la grève des syndicalistes de l’ONATEL sans tenir compte de l’environnement juridique et réglementaire auquel est assujéti l’entreprise qui a obligation de respecter ses engagements de cahier de charge commence à produire ses effets . Au Senegal quand les travailleurs de SONATEL grèvent ils savent qu’il ne faut pas couper la branche sur laquelle ils sont assis : ils surveillent comme le lait sur le feu les indicateurs critiques afin que leur boite ne soit pas épinglée par l’autorité de régulation dont le sabre plane sur leur tête en quête de milliards pour le trésor publique. Au Faso nos syndicalistes de l’ONATEL n’ont pas eu cette intelligence et résultat du compte, le bénéfice de l’ONATEL de 25,2 milliard en 2015 et projeté à 28 milliards en 2016 sur la base des résultats du 1er semestre 2016 risque de baisser à 23 milliards du fait de cette amende. Et les marchés financiers qui sont sans pitié réagissent au quart de tour :
- moins de bénéfice donc moins de dividendes pour les actionnaires,
- l’onatel est délaissé par les investisseurs à la Brvm et on assiste à la baisse de son cours qui est passé en octobre de 13.000 à 10.700 en d’autre terme la valeur de l’Onatel est passée de 442 milliards à 363 ,8 milliards soit une dépréciation de 78,2 milliards
- moins de ressources pour l’onatel qui aurait pu utiliser les 5 milliards de pénalité pour améliorer le réseau
- bonus ou prime de rentabilité annuel supprimé ou en baisse pour les travailleurs de l’ONATEL,
- dégradation image de l’onatel au plan international

A mon humble avis la pénalité bien que justifiée est excessive et l’Onatel doit recourir au moyens légaux existant pour faire diminuer la pénalité ( Sonatel a en 2016 vu sa peine de 15 milliards ramenée à 1,5 milliard et MTN au Nigeria à également vu sa peine de 4,5 milliards de $ réduite suite à des négociations.....etc) .
Au va t en guerre de tout bord je dis attention de ne pas tuer l’Onatel qui est une de nos poules aux œufs d’or, personne n’y gagne, ni l’état, ni les actionnaires, ni les travailleurs ni les consommateurs.
Je trouve bizarre que le syndicat de l’Onatel n’a toujours pas réagit sur l’amende et qu’il réclame à la Direction Générale des données de gestions de l’entreprise comme s’ils étaient hors de l’entreprise : un bon syndicat sait élaborer les tableaux de bord de son entreprise sans la DG. A mon humble avis il a intérêt à ne pas mener des combats d’arrière garde qui ne mèneront nulle part et à voir la réalité en face. Les travailleurs de l’Onatel ont eu la chance de n’avoir pas subi après la privatisation une cure de licenciement pour ramener l’effectif pléthorique à des ratios acceptables pour le secteur des Télécoms. L’état avec ses 26 % ne peut rien imposer à l’Onatel. La différence de salaire entre expatriés et nationaux est la norme dans toutes les multinationales et les organismes internationaux, le fixe est une technologie onéreuse en déclin dans laquelle les opérateurs n’investissent plus. La réduction des coûts amène toutes les entreprises notamment du secteur des Tic à externaliser des services. Avec l’automatisation des processus on n’a plus besoin de pléthore d’ouvrier dans les sociétés de Téléphonie mais des agents pointus. L’initiative d’embaucher n’est pas du ressort du syndicat. Les travailleurs doivent œuvrer à mieux rentabiliser la boite et bénéficier des retombés dans une logique de win win : l’Onatel avec ses 25,2 milliards de bénéfice en 2015 fait pâle figure devant Sonatel au Senegal 86 milliards sans ses filiales à l’étranger, Ikatel 92 milliards au Mali , Orange Guinée Conakry 39 milliards.


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