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Grève du SYNATIC : Bassolma Bazié fait le distinguo entre dirigeant et autorité

5 octobre 2016, 11:12, par Maouss

Cette lutte marque le début d’une révolution au sein des médias. C’est parti pour ne pas s’arrêter. Avons-nous souvenance que les journalistes de l’Etat ont osé dénoncer publiquement l’immixion du gouvernement dans le traitement de l’information ? ça veut dire qu’ils ne sont pas d’accord avec le contenu actuel de leurs productions, dicté par des gens qui ne veulent pas du professionnalisme des journalistes. Est-ce que les Burkinabè le comprennent ? je crains que non. Avons-nous oublié que le ministre Dandjninou a affirmé qu’un journaliste du public qui voyage avec le président ne devrait pas critiquer le gouvernement ? Qu’est-ce que cela veut dire pour le Burkinabè ? Rien de grave. Savons-nous que la RTB est tenue d’ouvrir l’antenne avec les audiences présidentielles. Et ça, les Burkinabè s’en accommodent. Ils ne voient pas qu’on empêche les journalistes de faire correctement leur travail. Mais ils voient que le travail n’est pas bien fait, qu’il n’est pas attrayant, qu’il n’est pas mieux que ce que propose le privé. Disons-le, cette lutte est le début d’un changement. Ou les journalistes sont satisfaits de leurs révendications et ils répondront avec professionnalisme face aux exigences des citoyenns, ou ils ne sont pas satisfaits et ils vont comprendre le besoin de se débrouiller pour survivre. Croyez-vous que sur le marché de la corruption la valeur d’un agent des impôts soit supérieure à celle d’un journaliste ? Le journaliste peut se vendre cher et partout. Mais son métier l’interdit. Alors on doit pouvoir lui trouver une rémunération convenable. Sinon, dans le libéralisme qui nous gouverne où chacun vit de ce qu’il veut, le journaliste pourrait faire comme tout le monde et cela risque de passer par un pourrissement jamais vu de la société dans son ensemble. Regardons déjà ce qui se passe dans les hôpitaux publics. ça va être pire si les journalistes commencent à regarder dans chaque affaire ce qu’ils peuvent gagner comme argent et non ce qu’ils doivent dénoncer. Et si on supprimait les médias d’Etat ? Les agents seront réaffectés ailleurs. ceux qui seront licencés toucheront des droits pour ensuite aller voir ailleurs". Quant aux citoyens, ils paieront cher les services des organes privés qui leur sont actuellement offerts gratuitement. Quand il n’y aura plus de TNB, des images gratuites, vous devriez payer, et de plus en plus cher, pour avoir les signaux des médias locaux actuellement gratuits (pas de pitié en affaire) et même pour être invités sur les plateaux. Les policiens ont souvent bien raison d’... les gens.


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