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Deux camions chargés de 144 ânes arrêtés : « Nos femmes et enfants vivent de ce commerce », affirme le propriétaire des baudets !

2 septembre 2016, 14:11, par Michel

Je voudrais apporter ma réflexion sur la question de la loi sur l’exportation de certains animaux domestiques dont l’âne.
En réalité, j’ai du mal à comprendre ce qui a pu bien guider nos décideurs dans la prise de la décision qui s’est faite dans la précipitation et sous l’émotion.

Je ne vois pas en réalité quel risque court le Burkina Faso en exportant en masse ces animaux. Certains l’ont déjà dit sur le forum, pourquoi ne pas en faire une fillière et l’organiser pour mieux servir les intérêts du pays.

Pour celui qui analyse de façon un peu plus prospective, comprendra qu’avec l’évolution, l’âne ne sera que l’image de lui-même. Il aura servi mais l’on sera passé à des moyens plus adaptés du moment tant dans le transport et l’agriculture comme certains semblent indiquer le rôle si important de l’âne.

Pour ceux qui savent encore ce qui se passe au village, toute famille qui a un peu de moyen souhaite passer au labour des champs avec les boeufs (seuls ceux qui n’ont pas les moyens utilisent encore l’âne qui est lent et moins rentable).
Cela n’a pourtant pas empêché l’expotation massive et quotidienne des boeufs vers d’autres pays.
Nous (Burkinabé) refusons souvent d’évoluer.

Pourquoi le gouvernement ne penserait-il pas à la création d’un comptoir de l’âne par exemple où tous ceux qui veulent en exporter viendraient s’approvionner dans le respect d’une certaine procédure ? Cela aurait à la limite le mérite d’écouler ne serait ce que les ânes qui ne sont plus productifs pour le rôle majeur tant chanté à longueur de journée. Dans ce cas, le prix à l’exportation pourrait être vu à 200 000 voir 250 000F par tête incluant des taxes qui alimenteraient les caisses de l’Etat. Si les spéculateurs gagnent leur compte ils y viendront et c’est le peuple qui gange. Je croire qu’interdire purement et simplement l’exportation est contre-productif.

Excusez moi mais même les enfants qui sont chers pour tout l’humanité se retrouvent légalement dans une procédure d’adoption, pas seulement simple où l’enfant continue de fréquenter ses parents biologiques mais des cas d’adoptions pleines et très souvent internationales dans lesquelles l’enfant change même de nationalité. Cela n’est pas bien sûr du commerce mais il y a un intérêt à le faire. Pourquoi c’est l’âne qui doit faire une si grande exception ?

Même dans l’histoire du Burkina, il y a eu des conventions qui ont été signées pour exportation de mains d’oeuvre dans certains pays (CI, Ghana, Mali (pleine rizicole de Niono, il semble aussi le Gabon...). Est ce que "ces déportations" ont fait arrêter la vie au Faso ?? Non, au contraire, certains ont pu se faire des richesses et revenir pour participer à la construction de leur pays.
C’est cette mentalité (non perspicace des dirigeants) qui nous met en retard car les pays comme le Sénégal et le Mali ont très vite compris et ont créé des ministères pour leurs ressortissants à l’extérieur et même créer des facilités pour leur permettre d’intégrer de grandes organisations internations et cela rapport en retour au pays. Ils exportent leur expertise à travers des ressources humaines bien formées.
Pourquoi, le Burkina ne se spécialiserait pas en production et commercialisation d’ânes, avec un label reconnu internationnalement ??
Bien, cela me fait mal et j’ai beaucoup de chose à dire mais je me limite juste là.
Ceux qui nous dirigent devraient avoir souvent l’humilité de recueillir certains avis avant de prendre certaines décisions car leurs homologues d’autres pays qui seront informés de ces décisions se moqueraient énormément d’eux car ils laissent filer des opportunités énormes de développement pendant qu’ils courent pleurnicher pour avoir des miettes ou endêtter le pays aux dépens de la génération future.
Pourquoi, les gens ne circulerait -ils pas à Ouaga à dos d’âne comme les grand parents le faisaient au lieu d’utiliser les motios chinoises ?
Nos mentalités doivent évoluer.
Toutes mes excuses si des propos ont pu choquer quelqu’un. C’est le souci d’apporter ma contribution à la construction du Pays.


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