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Crise à la CAMEG : Le personnel interpelle le Premier ministre

1er septembre 2016, 12:44, par Sidpawalemdé Sebgo

A tout ceux qui rendent le PCA et/ou le CA responsable de la crise, et à ceux qui parlent de corruption des administrateurs, je pense qu’il faut raison garder.

1°) D’abord, le PCA ne décide pas seul. Sauf erreur, il y a 12 personnes dans le conseil et les décisions se prennent à la majorité, avec prépondérance de la voix du PCA en cas d’égalité. Or, la décision de renouvellement de contrat polémique a reçu l’unanimité des voix. Il faut donc incriminer tout le conseil si on estime que c’est une mauvaise décision. Mais on n’entend personne critiquer les partenaires qui ont aussi voté la décision ?

2°) Quatre administrateurs représentent l’état, dont deux pour le ministère de la santé, un pour celui de l’économie et un pour celui du commerce. Les trois autres ont-ils pris des instructions de leur ministre avant de venir au conseil, pour qu’on reproche au PCA de ne pas l’avoir fait ?

3°) Dans les travaux précédents du Conseil d’administration, et dans les conseils d’administration en général où l’état est représenté, les administrateurs représentant l’état sont-ils de simples porte-paroles de leur ministres respectifs ? Doivent-ils prendre les décisions pour le bien de la société (ici la CAMEG) ou exécuter exclusivement les ordres de leur ministre ?

4°) En dehors des 4 membres du CA représentant l’état, 8 autres membres représentent les OSC et les partenaires internationaux. Les quatre administrateurs de l’état pouvaient-ils s’opposer au renouvellement du contrat du DG face à la volonté des 8 autres, pour qu’on le leur reproche et qu’on les limoge ? A 8 contre 12 la décision passait quand même ?

5°) Peut-on dire avec sérieux que les représentants de l’OMS, de l’Union Européenne, du Fond mondial etc ont tous été corrompus par le DG (avec quel argent ? ils gagnent tous plus que lui !) pour renouveler ce contrat comme on le dit pour les administrateurs de l’état ?

6°) Le dossier CAMEG est en souffrance au ministère de la santé depuis Octobre 2015. Le ministre, installé depuis Janvier 2016, ne l’a pas fait avancer jusqu’en Mai 2016 quand s’est tenu ce conseil d’administration. Sachant que le contrat du DG expirait en Juillet (sauf erreur), et que deux mois ne suffisaient pas pour organiser un test de recrutement, un CA responsable devait-il attendre encore sachant les problèmes que cette incertitude causait pour le fonctionnement de la société ?

7°) Le DG s’était vu confier un contrat intérimaire de 3 mois, renouvelé une fois, avant un contrat d’un an. Pouvait-on continuer à lui imposer ainsi de petits contrats de courte durée comme si lui n’avait pas d’avenir ni de projets ? Visiblement personne ne voit que ces 18 derniers mois représentent un sacrifice pour lui malgré le salaire confortable car ne pouvant faire aucun projet. Rien qu’un simple prêt bancaire devient impossible avec un tel contrat, tous les salariés le savent. Et pourquoi devrait-il accepter encore un contrat court, qui lui ferait dépasser la période pour espérer revenir dans la fonction publique mais qui s’arrêterait juste après pour le mettre au chômage ? De plus, quel fournisseur va donner des produits à crédit ne sachant pas qui sera le DG dans trois mois et s’il va honorer les engagements du précédent ?

Il aurait suffit que le ministre appelle la relecture des textes de la CAMEG en Mars ou Avril, et on aurait évité tout cela. Le renouvellement du conseil d’administration se serait imposé, et c’est un nouveau conseil qui aurait décidé du recrutement d’un nouveau DG ou de la reconduction du sortant. En dehors donc des guerres de corps, d’autorité et des "deals" supposés, il y a un bon sens élémentaire à observer dans cette affaire, et ne pas faire comme si les gens avaient délibérément fauté alors qu’ils n’ont fait que leur travail normal, c’est à dire décider pour le bien de la CAMEG. Venir le leur reprocher alors qu’on n’a pas eu le temps de s’occuper d’eux en 5 mois n’est pas très juste.


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