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Salifou Diallo au gouvernement : « Il faut apprendre à dire NON à la Banque mondiale et au FMI »

29 août 2016, 12:11, par Boinzem

« Nous ne faisons plus d’efforts pour mobiliser le peuple, continuer cette bataille et arriver à Tambao et exporter et le manganèse et le bétail. Nous sommes là et dépendants d’opérateurs économiques hypothétiques qui chaque année promettent d’exploiter Tambao et les rails, après eux-mêmes sont pris dans des nasses bizarres on ne les voit pas venir, sauf à l’aéroport de Ouaga pour repartir ».

Salifou se désolidarise de Blaise COMPAORE pour l’échec de la bataille du rail et la non exploitation du manganèse de Tambao. Sous la Révolution nous chantions "La bataille du rail, c’est notre affaire. L’affaire de tous les burkinabè. Nous irons jusqu’à Tambao". Nous nous sommes arrêtés à Kaya avec les rails. A moins d’être amnésique, Salifou peut bien nous dire quand, comment et pour quelles raisons Tambao n’est pas exploitée jusqu’à ce jour.

Il suffit de demander à la France et à Bolloré ce qu’ils nous veulent sur ces dossiers depuis les années 1960. Notre arrivée à Tambao dépend encore de la France et de Vincent Bolloré à cause de la complicité de certains fils de ce pays. Dieu seul sait quant est-ce nous arriverons à Tambao car Bolloré n’a pas tenu ces engagements passé et ne tiendra les nouveaux qu’il vient de prendre. En effet, il y a deux mois, les gouvernements du Burkina et de la Côte-d’Ivoire ont encore signé la Convention autorisant Bolloré à continuer de gérer le chemin de fer Abidjan-Niger. Donc, la France seule peut répondre à Salifou et au peuple Burkinabè. Bolloré a laissé le chemin de fer (géré par la Sitarail) et les wagons se détruire et n’a versé aucun kopeck de redevances aux deux Etats après plus de 25 ans d’exploitation de leur patrimoine ferroviaire. A ce jour, il doit des milliards FCFA. Bolloré doit des milliards au Burkina Faso au titre des créances passées sur les rails battis par nos pères au prix de leurs vies. Malgré cela, il a usé de tous les leviers de la Françafrique pour s’imposer encore dans le dossier, promettant de mettre à jour les rails et les wagons. La colonisation continue pour le Burkina.

Blaise COMPAORE s’est opposé fermement depuis 2012 au retour de Bolloré dans le dossier qui devait être confié entièrement à TIMIS (pour la mise à norme du chemin de fer, l’achat de nouveaux wagons, la construction d’une autoroute, etc) jusqu’à Tambao et l’exploitation et exportation du minerais. A l’époque, Bolloré a dit ne pas avoir l’argent pour la mise à norme du chemin de fer (largeur des rails) et des wagons mais insistait pour continuer de gérer SITARAIL et transporter le minerais jusqu’au port d’Abidjan. La largeur actuelle nous oblige à acheter les rails et wagons seulement auprès d’entreprises françaises. Avec les nouveaux types de rails (plus larges) proposés par Timis, les équipements pourraient être achetés auprès d’autres constructeurs dans le monde.

Par amour pour son pays, Blaise COMPAORE a bravé l’avis de la France en autorisant la signature du contrat d’exploitation avec Timis qui dirige une multinationale singapourienne (??), non seulement a constaté une teneur de plus de 80% de manganèse, mais aussi une plus grande superficie exploitable. Il a payé le prix fort pour cette bravade au lieu de servir les intérêts de la France. La France a soutenu l’insurrection contre Blaise à cause de ce dossier car elle ne digère pas de perdre la gestion de Tambao dont les gisements avaient été très sous-estimés par ses soins (Teneur estimée à moins de 45%) depuis 1960 et gardés en réserve pour ses besoins futurs (clause exclusive des indépendances).

Le nouveau gouvernement a signé la convention sur le chemin de fer avec Bolloré avec une version certainement révisée par rapport à celle de 2014 sur laquelle le Président Blaise s’était montré intransigeant sur certains points. François Hollande n’a pas apprécié qu’il s’attaque aux intérêts français et l’a puni en soutenant l’insurrection des RSS. Pour s’en convaincre, il suffirait de comparer les deux documents. Je prends tous les patriotes burkinabè à témoin de ce qu’il adviendra dans ce dossier.

Sous la transition, le Ministre BA a interrompu les travaux de Tambao et tenté en vain de rompre le contrat de TIMIS pour le donner aux intérêts français et américains (n’est-ce pas Tuilinabo ?). L’affaire a été portée devant des juridictions internationales et l’Etat burkinabè risquait de payer très cher pour la rupture abusive du contrat de Timis. Alors, le nouveau gouvernement a renoncé. Qui va payer pour la durée pendant laquelle les travaux ont été interrompus ? L’Etat burkinabè.

En conclusion, si Bolloré ne construit pas les rails et n’achète pas les wagons neufs, Timis ne pourra jamais évacuer le manganèse du Burkina jusqu’à Abidjan pour son exportation. S’il ne le fait pas vite, il va freiner l’exploitation des gisements et leur vente. Salif encourage l’endettement massif sans dire avec quoi nous allons rembourser si notre manganèse ne peut pas être exploité et exporté à cause de Bolloré. Sankara disait "comptons sur nos propres forces". Tous les pays qui achetaient notre bétail se sont mis à développer leur élevage. Le coton OGM a découragé les producteurs qui se sont détournés de l’or pas si blanc que cela. Salifou est responsable de l’introduction du coton OGM par MOSANTO, multinationale américaine, dans notre pays. Qui payera les pertes commerciales liées à l’introduction du coton BT ? Il ne suffit pas d’emprunter massivement, il faut penser aussi à comment le remboursement se fera et appliquer une gestion responsable de nos richesses nationales.

Il y a un mois, le Président Talon du Benin, en homme d’affaire avisé, a refusé de signer avec Bolloré pour la construction du tronçon Cotonou-Niamey. Il disait à la TV béninoise que le fait que Bolloré ne soit pas attributaire du marché n’empêchera pas cette multinationale de continuer d’exister. Un vrai homme d’Etat !! Comme des sangsues, Bolloré et la France nous sucent depuis les indépendances et continueront de le faire grâce à la complicité des hommes politiques sans envergure prêts à brader les intérêts de notre pays pour assouvir leurs ambitions personnelles.


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