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Crise au PAREN : Carlos Toé maintient le silence, en attendant la session du bureau politique

24 août 2016, 10:32, par Sidpawalemdé Sebgo

Internaute n°58, Tie : La réconciliation à tout prix peut être la voie vers l’enfer. Cautionner le mal au nom de la paix ne fait qu’aider au développement de ce mal. La crise au PAREN est née d’une personne, les accusations, les insultes et les plaintes viennent d’une personne. La volonté d’exclure les autres vient d’une seule personne. La réconciliation est donc entre les mains de cette personne. A ce jour, aucune des personnes qu’il a attaquées ne lui a répondu, ni reproché quoi que ce soit. C’est à cette personne soit de s’excuser, soit d’apporter la preuve de ses allégations, pas aux autres de prouver qu’ils sont innocents ou de lui demander pardon de ce qu’ils ne reconnaissent pas avoir fait.

Si la réconciliation suppose que le ministre Tahirou Barry passe plus de temps à "rendre compte" au fondateur du parti qu’à faire son travail de ministre et de président de parti, et qu’en tant que président il ne doive prendre aucune initiative ni donner aucune directive, alors cette réconciliation n’est pas souhaitable.

Si la réconciliation suppose que Carlos Toé, après 15 ans passés à travailler pour le PAREN, soit présenté comme un inconnu intrigant et parachuté par Barry, et qu’il soit exclu d’un parti qu’il a contribué à assoir sans avoir violé un texte du parti ni été entendu par les instance de ce parti, alors cette réconciliation n’est pas souhaitable.

Si la réconciliation suppose que les milliers de militants du PAREN et les dizaines de cadres de ce parti deviennent des moutons qui ne pensent pas par eux mêmes, n’ont pas d’ambition personnelle, ni politique, ni économiques, et ne travaillent que pour la gloire de Laurent Bado, cette réconciliation n’est pas souhaitable.

Si la réconciliation suppose que des adultes responsables acceptent de se faire insulter, rabaisser, humilier sur la place publique, et que ce soit eux qui doivent présenter des excuses à leur accusateur qui ne présente aucune preuve de ses accusations, alors cette réconciliation n’est pas souhaitable.

Si la réconciliation suppose qu’on admette l’autocratie comme mode de gouvernance d’un parti politique, l’insulte raciste et ethnique comme mode de communication, l’orgueil et la suffisance comme des valeurs de la "renaissance nationale" et des "principes chrétiens", alors cette réconciliation n’est pas souhaitable.

Les médiateurs "auto-saisis" ont voulu "réconcilier" l’opposition et la majorité de Blaise Compaoré. Le but était de permettre à ce dernier de rester au pouvoir. Cette "réconciliation" n’a pas été acceptée.
Le président Macky Sall a voulu "réconcilier" les Burkinabè en nous demandant d’accepter que le putschiste Diendéré reste président et organise des élections au terme de deux ou trois ans, élections auxquelles tout le monde, y compris Blaise ou François Compaoré et autres, pouvaient participer, et une amnistie serait offerte aux tueurs du RSP. Cette réconciliation n’a pas été acceptée.
Les ancien dignitaires du régime passé parlent de "réconciliation nationale", et dans leur compréhension cela suppose l’impunité pour les crimes économiques et de sang, et leur retour à l’assemblée et au gouvernement. Cette réconciliation n’est pas acceptée.

Le peuple Burkinabè s’est révolté contre la volonté de Blaise Compaoré de rester au pouvoir après 27 ans. Cela s’appelle "insurrection populaire" est le monde entier nous félicite pour cela. Le peuple Burkinabè s’est révolté contre les putschistes de Septembre 2015, et nous en sommes fiers car nous avons refusé la loi du plus fort.

Donc, le mot "révolte" n’est pas toujours négatif et le mot "réconciliation" n’est pas toujours positif !


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