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Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

23 août 2016, 04:13, par Sidpawalemdé Sebgo

Hum… En clair donc, les taximen réclament environs un milliard à l’état pour arrêter cette pratique dangereuse et illégale et ce des mois après après le délai initial fixé fin Février. Ils parlent même tantôt de fin Septembre et tantôt de fin Octobre selon les versions. Sachant comment dans le passé se sont déroulé les remboursements de ce genre de « prêt » moitié rançon, moitié politique, on peut penser que c’est une dépense nette.

Et l’expérience a montré que nos braves « burkindi » ont toujours compris l’intérêt de ce genre de situation et ont rarement abandonné un « filon » porteur. Voyez ceux qui réclament des indemnisations et des parcelles après inondations parce que l’état l’a déjà fait en 2009, alors qu’ils sont dans l’illégalité la plus totale.

Déjà, le nombre de taxis recensés peut paraitre un peu grand par rapport aux deux villes de Ouaga et Bobo. Est-ce sincère ou est-ce la perspective d’un financement qui explique ce nombre ? Sans compter les « filons » annexes, c’est-à-dire tous ceux qui sont dans l’illégalité d’une manière ou d’une autre et qui vont réclamer des indemnisations pour arrêter. On peut craindre le pire… Tôt ou tard, il faudra taper du poing sur la table, et en reculant cette échéance, le ministre d’état ne fait que compliquer la situation au nom des précédents.

Le débat sur l’utilisation du gaz n’a pas lieu d’être, il existe des véhicules qui sortent de l’usine prévus pour fonctionner au gaz de pétrole liquéfié (GPL), au gaz naturel véhicule GNV (méthane) ou en carburation mixte (essence et GNV ou diesel et GNV), ainsi que des groupes électrogènes. Le butane par contre n’est pas prévu en tant que tel, son utilisation étant marginale en Europe au profit de propane à cause des températures. L’utilisation du butane par les taximen pose deux problèmes, l’un de sécurité et l’autre économique.

Du point de vue sécuritaire, les "débrouillards" qui modifient les véhicules pour les rendre "au gaz" font un travail bâclé qui d’une part permets des fuites de gaz (dangereux même à la maison), et d’autre part ne mets pas la bouteille à l’abri de l’échauffement donc de l’explosion. Sans compter que la combustion du butane attaque peu à peu les cylindres et les pistons du moteur (non prévus à cet usage) dont la durée de vie est raccourcie.

Du point de vue économique, le butane est subventionné pour lutter contre la désertification, alors que l’essence et le diesel sont fortement taxés pour financer le budget de l’état, car considérés comme consommés par les plus nantis. Les taximen truandent donc deux fois l’état, en ne payant pas de taxes sur le carburant, et en profitant indument de la subvention du gaz. Laisser le butane être utilisé comme carburant fausse le modèle économique et risque à terme d’entrainer l’abandon de la subvention avec toutes les conséquences économiques, sociales et environnementales, sans compter les ruptures de stock.

Sinon, il est tout à fait possible de faire rouler des véhicules au gaz si la modification technique est bien contrôlée et agrée par un organisme reconnu. Plusieurs villes Européennes font rouler leurs bus au gaz naturel GNV et plusieurs fabricants sortent des véhicules de tourisme et des bus ainsi conçus. Mais le méthane ou GNV (le même gaz produit par les bio-digesteurs) est le gaz le plus indiqué car il n’y a pas de concurrence avec lui et les moteurs sont conçus pour cela. En plus c’est écologique !


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